Calf tox : la nouvelle tendance minceur qui déferle sur TikTok

L'Ozempic, c'est tellement 2023. Pour affiner ses guiboles, place aux injections de Botox.

Sur la plateforme, les internautes soucieux d'amincir leur silhouette coûte que coûte n'ont plus qu'un mot à la bouche : le « calf tox », soit l'injection de Botox dans les muscles des mollets, raconte le New York Post. Si l'usage du Botox pour traiter les rides et ridules est approuvé par la Food and Drug Administration, la protéine synthétisée est aussi utilisée de manière non conventionnelle par une proportion croissante de consommateurs adeptes de la fast-beauty. Parmi ces usages farfelus : le trap tox, à savoir l'injection de Botox dans les muscles trapèzes. Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

Le calf tox : toujours plus de Botox dans toujours plus de zones de son corps

Sur TikTok, le #calf tox dépasse déjà les 2,5 millions de vues. Ici, on montre en direct ses injections et l'on discourt sur les bienfaits de la médecine esthétique. Parmi les vidéos les plus populaires, le traditionnel avant-après, qui permet d'exhiber des jambes qui apparaissent comme plus fines et plus nettement dessinées (durée maximale des effets : quatre mois), ou parfois une peau couverte de bleus. Les potentiels effets secondaires sont nombreux : douleur et inconfort, gonflement et ecchymoses, réaction allergique, infection et incapacité à faire de l'exercice, souligne une clinique américaine sur son site Internet. « Le calf tox est une utilisation non conforme du Botox, a rappelé Carol Eisenstat, médecin et fondatrice de Line Eraser MD, au média. En empêchant directement la communication entre les cellules nerveuses et les muscles, le Botox diminue les contractions musculaires, ce qui rétrécit progressivement la circonférence des mollets. » D'après elle, la procédure « rapide et non invasive » est « généralement sûre », n'entraînant aucun effet secondaire grave ou à long terme. Un avis qui n'est pas partagé par tous. « Les effets à long terme ne sont pas tous connus car il s’agit d’une nouvelle pratique, mais il est possible qu'elle impacte le bas de vos jambes et de votre dos. (...) Nos muscles de notre corps sont naturellement tendus en fonction de la taille et de l'anatomie. Lorsque vous modifiez l’anatomie de vos pieds et de vos jambes, cela peut provoquer une réaction en chaîne », a expliqué le chirurgien Andrew Peredo au New York Post.

Le calf tox sur les réseaux

En ligne, les internautes enthousiastes qualifient le calf tox d' « Ozempic pour les jambes. » L'Ozempic est un médicament prescrit sur ordonnance à s’injecter en cas de diabète de type 2 que certains utilisent désormais pour ses propriétés anorexigènes. Originellement, l’injection de Botox dans les jambes peut-être employée dans un cadre médical sur des personnes souffrant par exemple d’hypertrophie musculaire. Mais à l'heure où l'appétit pour les altérations physiques ne fait que grandir, on se réjouit de cette nouvelle ouverture des possibles. Comme pour les actes réalisés aux lasers, l'attrait de la procédure calf tox réside dans sa nature dite peu invasive. En 2022 aux États-Unis, 82 % de tous les actes esthétiques réalisés étaient de cette nature, rappelle l’American Academy of Facial Plastic and Reconstructive Surgery. La plus populaire : le Botox, qui affiche un insolent taux de croissance annuel : 9,5 % entre 2023 et 2032, selon Precedence Research. Dans Génération bistouri, Enquête sur les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes publié début 2023, Ariane Riou et Elsa Mari, journalistes au Parisien, alertaient déjà quant aux dérives de la chirurgie esthétique, notamment chez les plus jeunes. Appâtés par les tarifs attractifs affichés par cliniques précautionneuses comme les praticiens formés parfois sur le tas, sans aucun encadrement, ils sont désormais plus nombreux que les 50-60 ans à consommer des actes esthétiques.