
Renewal Bio veut utiliser de l'ADN humain pour créer des embryons artificiels. L'objectif : les utiliser pour des greffes d'organes.
Une société de biotechnologie basée en Israël veut reproduire une expérience ayant récemment permis de créer un embryon artificiel de souris à partir de cellules souches. Mais cette fois-ci, à partir de cellules humaines.
Des embryons sans fécondation
Selon un article publié dans la revue Cell, les scientifiques du département de génétique moléculaire de l'Institut Weizmann à Tel Aviv ont créé les premiers « embryons synthétiques » au monde, sans sperme ni ovule, mais à partir de cellules-souches. Une première mondiale selon le comité de lecture de la revue.
Connues sous le nom d'embryons synthétiques parce qu'elles sont créées sans œufs fécondés, les structures vivantes devraient permettre une meilleure compréhension de la façon dont les organes et tissus se forment lors du développement des embryons naturels. Les chercheurs pensent que ces travaux pourraient réduire l'expérimentation animale et ouvrir la voie à de nouvelles sources de cellules et de tissus pour la transplantation humaine. Interrogé par The Guardian, le professeur Jacob Hanna, biologiste à l'Institut Weizmann, déclare : « L'embryon est la meilleure machine à fabriquer des organes et la meilleure bio-imprimante 3D - nous avons essayé d'imiter ce qu'il fait. »
Renewal Bio, une société fondée par Jacob Hanna, souhaite utiliser cette science pour les greffes de tissus d'organes qui pourraient résoudre des problèmes d'infertilité, des maladies génétiques et divers problèmes liés à la vieillesse.
Des embryons sans poumons, sans cœur ou sans cerveau pour contourner l'éthique ?
L'utilisation de clones d'embryons humains pour la recherche a fréquemment soulevé des préoccupations éthiques au sein de la communauté scientifique. Entre autre en cause : la possibilité selon un article de 2017 publié dans la revue eLife que les embryons synthétiques puissent ressentir de la douleur. Interrogé par la revue MIT Technology Jacob Hanna a déclaré qu' « il pourrait potentiellement contourner ces préoccupations éthiques en créant des embryons humains synthétiques sans poumons, sans cœur ou sans cerveau ».
Omri Amirav-Drory, PDG par intérim de Renewal Bio, a quant à lui indiqué au MIT Technology Review que l'entreprise ne voulait pas « trop promettre » ou effrayer les gens avec les potentielles de la technologie, mais que l'expérience d'Hanna était « incroyable ». De son côté, Renewal Bio indique clairement ses intentions sur son site web : « vouloir rendre l'humanité plus jeune et en meilleure santé en tirant parti de la puissance de la nouvelle technologie des cellules souches. ».
Fantastiques avancées scientifiques, ayant travaillé dans le domaine de la culture de cellules et d'organes j'admire le travail, par contre le mélange santé/argent m'est de plus en plus difficile à accepter. Bien sur les promesses (exemple rendre l'humanité plus jeune !!) sont indispensables aux financements et vendre du rêve fait partie du développement des start-up, en complément un peu de modestie et d'humanité seraient les bienvenues...