Une adolescente en train de scroller sur fond rose

Instagram espère préserver la santé mentale des ados en leur suggérant d'arrêter de scroller

© Monstera via Pexels

Le PDG d’Instagram Adam Mosseri sera entendu au Congrès américain à partir du mercredi 8 décembre pour rendre des comptes sur l’effet de la plateforme sur la santé mentale des adolescents. Il en a profité pour annoncer de nouvelles fonctionnalités dédiées aux plus jeunes. 

Adam Mosseri essaie-t-il de faire bonne figure quelques heures avant son audition au Congrès ? Le PDG d’Instagram (propriété de Meta) sera entendu mercredi 8 décembre au sujet des impacts négatifs de son réseau social sur la santé mentale des adolescents. Mardi 7 décembre, il a annoncé de nouvelles fonctionnalités qui leur sont justement dédiées.

Mais faites une pause, enfin

« Faites une pause », encourage désormais Instagram si un utilisateur passe trop de temps à scroller. Cette nouvelle fonctionnalité, présentée il y a deux semaines, est déployée à partir d’aujourd’hui au Royaume-Uni, en Irlande, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada et aux États-Unis, a annoncé mardi 7 décembre Instagram. Elle sera disponible pour tout le monde en début d’année. Le paramètre ne sera pas fixé par défaut, mais les adolescents seront incités à programmer cette alerte toutes les 30, 40, 50 minutes... 

Un moyen de mettre les utilisateurs face à leur surconsommation de contenus. Ce procédé légèrement culpabilisant n’a rien de très novateur. Il est déjà utilisé par d’autres plateformes comme TikTok ou Netflix et son fameux « Êtes-vous toujours en train de regarder ? ». 

Cette incitation sera accompagnée de conseils (écoute ta chanson préférée, écris ce que tu ressens…) pour aider la personne à décrocher un peu de son écran, explique Adam Mosseri dans un post de Blog. Une mesure un peu légère alors que l'algorithme d'Instagram est programmé pour inciter l'utilisateur à passer un maximum de temps sur l'appli. Le réseau social part donc du principe que c'est à l'utilisateur de se réguler, et pas à l'infrastructure de la plateforme de changer.

D’autres fonctionnalités seront ajoutées dans les mois à venir. En janvier, une fonctionnalité empêchera les utilisateurs d’identifier ou de commenter la publication d’un adolescent qu’ils ne connaissent pas. Un contrôle parental sera également déployé en mars, avec suivi du temps passé sur le réseau social. Les ados pourront aussi choisir d’envoyer une notification à leurs parents lorsqu’ils reportent un compte au comportement abusif. 

Et effacer ces vilains posts

Une autre expérimentation prévoit de proposer aux utilisateurs de supprimer par groupe plusieurs publications postées lorsqu’ils étaient plus jeunes, mais aussi des likes et des commentaires, pour les aider à contrôler leur « empreinte numérique », explique Adam Mosseri. Encore une fois, c'est à l'utilisateur de faire la démarche.

Ces fonctionnalités arrivent un peu tard. Selon les documents partagés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen et le Wall Street Journal, Meta (ex-Facebook) sait depuis plusieurs années grâce à des recherches internes que son réseau social nuit à la santé mentale des plus jeunes, en particulier des adolescentes. Il n’a pourtant jusqu’ici pas fait grand-chose pour y remédier. Reste à savoir si ces récentes annonces convaincront les sénateurs.

Marine Protais

À la rubrique "Tech à suivre" de L'ADN depuis 2019. J'écris sur notre rapport ambigu au numérique, les bizarreries produites par les intelligences artificielles et les biotechnologies.

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