
Le nouveau modèle de baskets Nike avait été pensé pour s'enfiler sans les mains et faciliter la vie des personnes à mobilité réduite.
Sauf que maintenant, ces dernières n'ont plus les moyens de se les payer. Le magazine américain Jacobin nous l’avait bien dit : le marché de la sneaker ressemble à une « dystopie capitaliste ». Force est de constater qu’il ne s’est pas trompé.
« Les revendeurs iront en enfer »
Quelques mois à peine après son lancement, la basket GO FlyEase pensée pour les personnes souffrant d'un handicap physique est devenue instantanément hype. Dorénavant introuvable en rayons, il faut, pour l'obtenir, débourser la coquette somme de 700 dollars (minimum) et négocier âprement avec les conso'tradeurs, ces adolescents mi-consommateurs mi-acheteurs, qui achètent en meute des objets en édition limitée pour les revendre au compte-goutte aux plus offrants. Sur Internet, de violentes critiques fusent, non seulement à l'encontre des revendeurs, mais aussi de la marque à la virgule, pointée du doigt par certains pour surfer sans vergogne sur la vague de l'inclusivité. Début mai, une internaute a tweeté : « les revendeurs iront en enfer. »
Créer la rareté sur StockX
Si les internautes s'enflamment, c'est à cause de la stratégie de Nike, accusée de créer volontairement la rareté de certains modèles sur StockX. Lancée en 2006, la plateforme qui sert à acheter et revendre sacs de luxe, streetwear et autres consoles de jeux a transformé le marché de la seconde main en véritable marché financier. Conséquence : une paire de Nike Low Paris y a été vendue pour plus de 51 000 dollars. Des débats qui ne semblent pas déranger Jimmy Fallon, présentateur du Tonight Show, invité par Nike à essayer en direct la paire de basket. Sa conclusion : « Nike pense aux autres, ils font des choses pour rendre la vie des gens plus facile, ils ont du cœur. » Okay.
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