
S’ils avaient de nouveau 18 ans, 63 % des Français se lanceraient dans une filière numérique. En revanche, ils sont moins motivés pour s'y mettre une fois adulte, constate une étude Randstad.
Si vous deviez tout recommencer depuis le bac, que choisiriez-vous d’étudier ? Le numérique ! répondent 63 % des Français. C’est le résultat d’une enquête de re.sources, laboratoire de réflexion sur l’emploi du groupe Randstad, publiée mardi 3 septembre 2019. Plus d’un sondé sur deux opterait même pour un cursus dans les STEM (sciences, technologies, mathématiques et ingénierie), c’est-à-dire les matières les plus techniques de ces filières.
Un choix plutôt logique : le numérique est un secteur en pénurie de main d’œuvre. Plus de 80 000 emplois étaient à pourvoir en 2018 selon Pôle Emploi. Et les besoins vont croissant, environ + 5 % chaque année.
Les Français un peu trop sûrs de leurs compétences numériques
Au regard de ces chiffres, on pourrait penser que les Français seraient ravis de suivre des formations continues sur le sujet. Mais entre le déclaratif et les actes, le gap se fait sentir : quand on les questionne sur ce type de formation, les répondants ne sont plus que 58% à penser que leur employeur devrait investir davantage. Un pourcentage bien faible au regard de ce que pensent les Indiens ou les Chinois sur le sujet. Alors que ces pays sont réputés pour être plus en avance que la France sur la question (une étude Opinion Way et SBT Human(s) Matter de juin 2018 évaluait la maîtrise des compétences numériques des Français à 3/10), ils sont respectivement 95% et 88% à estimer que leur employeur devrait faire plus d'efforts sur la formation continue.
Les salariés en poste en plein « paradoxe numérique »
Ce manque d'intérêt s'explique. La crainte de l’automatisation reste une considération lointaine pour les Français, d'après Randstad. Seuls 29% craignent que leur poste soit automatisé dans les années à venir contre 34% au niveau international. Ce taux dépasse 50% dans la plupart des pays asiatiques étudiés et atteint 76% en Inde.
François Beharel, le président de Randstad, y voit carrément un « paradoxe numérique ». « Malgré un retard constaté en termes de compétences digitales, les Français sont moins en demande de formation et plus confiants quant à leur avenir (…) Étonnamment, ce déficit de compétences, les Français en ont pris conscience, mais moins pour eux-mêmes que pour les lycéens au seuil de l’université », peut-on lire dans un communiqué du groupe.
Un manque de lucidité qui explique un manque de motivation...
Méthodologie
L’étude Randstad re.search pour re.sources, « Faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait : Français, le numérique, leurs enfants et l’Éducation Nationale» se base sur les données du Randstad workmonitor.
L’enquête a été conduite en ligne par l’Institut Dynata auprès d’un panel d’employés âgés de 18 à 65 ans, travaillant au minimum 24 heures par semaine.
15 000 personnes ont été interrogées dans 34 pays, dont 1 000 en France, entre le 23 avril et le 9 mai 2019.
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