
Vous en avez marre du greenwashing ? Pour arrêter de polluer, les entreprises vont devoir faire plus que recycler les déchets, et revoir leurs usages numériques de fond en comble. Ça urge.
Pas de coupable à pointer du doigt
Le défi est loin d’être facile, dans la mesure où nous sommes tous coupables. Quand on parle de pollution digitale, il n’y a pas de grand méchant à pointer du doigt. « Chacun est responsable : ça va de l’ado de Bombay qui n’a jamais été à l’école et qui utilise un téléphone, à un père de famille, patron de sa boîte, qui tweete depuis son canapé en France ».
Reste à convaincre les entreprises de se mobiliser… Et c’est loin d’être gagné : entre celles et ceux que le sujet n’intéresse pas, qui font la sourde oreille ou qui refusent d’agir… le besoin de pédagogie se fait sentir. « Quand j’ai commencé, il y avait très peu d’informations disponibles. Même au sein des associations de protection de l’environnement ou des instituts d’étude ! »
Lors de ses premières rencontres avec les institutionnels, le sujet intéresse mais ne rassemble pas. Pourtant, elle est formelle : l’enjeu est crucial pour les entreprises. « Mais elles ont besoin d’accompagnement pour former les gens en interne. Tout le monde doit devenir exemplaire. Ce n’est pas toujours évident à appréhender, mais il est encore temps de rectifier le tir ». Selon elle, les entreprises doivent non seulement honorer leur responsabilité sociétale, mais en plus saisir l’opportunité de faire a minima des économies, au mieux du business. « Les sociétés ont l’impression qu’il s’agit de gros chantiers, qui vont leur faire perdre de l’argent. En réalité, c’est très simple, et on voit directement le résultat sur la facture EDF, avec une diminution de 20 à 30% selon les services ! » Sans compter que les nouvelles recrues cherchent de plus en plus à travailler avec des entreprises engagées. « Les millennials vont vers les boîtes qui ont des valeurs. L’idée n’est pas de décrier le digital. Mais de montrer comment on peut le rendre intelligent et responsable ».
Vers une transition des usages
Inès Leonarduzzi fait la distinction entre écologie numérique (qui consiste à remplacer les batteries, les métaux rares et les autres matériaux qui servent à construire et alimenter nos appareils électroniques) et digitale (qui concerne les usages en ligne).
Le deuxième point l’intéresse particulièrement. « La façon dont on utilise les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, dont on gère nos e-mails… nous devons tout réapprendre. Il n’y a rien de plus polluant qu’une corbeille pleine ou qu’une boîte de spams remplie ! » Une fois que c’est stocké, c’est loin d’être terminé – et les data centers qui hébergent ces milliards de données carburent à plein régime.
« Un internaute qui cherche sur Google l’adresse d’un restaurant japonais dans le 10e n’a probablement pas en tête les kilomètres de câble parcourus, la quantité de données qui sont épluchées pour lui donner une réponse. Tout ça, c’est de l’électricité nucléaire, du charbon, du fuel, de l’uranium ».
Il existe évidemment des alternatives plus écologiques – retrouvez notre top 5 des moteurs de recherche solidaires – qui agissent en faveur de la reforestation ou d’associations environnementales. « Mais ce n’est pas vraiment de l’écologie – c’est plutôt de la compensation ».
À tester : une I.A. green directement sur nos portables
L’une des solutions consiste à désactiver ses notifications. « Nous développons une intelligence artificielle dédiée à l’écologie digitale ». Son petit nom ? « Plana ». Grâce au machine learning, elle apprend des comportements de son utilisateur et l’aide à mieux s’informer et consommer. « C’est un peu un genre de Siri-clean ! »
Par exemple, Plana pourra dire à son propriétaire : « j’ai vu que vous n’utilisiez cette application que pendant la période estivale, donc je la désactive jusque-là », ou « je constate que vous ne lisez pas vos e-mails sur ces créneaux horaires, je désactive les notifications à ce moment-là ». En prime, elle nous permet de faire le bilan et montre à chacun son impact positif sur la planète.
Pour le lancement, qui est prévu en octobre 2018, Inès Leonarduzzi devrait bénéficier du soutien d’un GAFA et « cherche des entreprises françaises pour participer à l’aventure ». Affaire à suivre.
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