Le 3ème salon de Viva Tech a accueilli Mark Zuckerberg. Le patron a lourdement dragué la France et a affirmé sa conception commune de l’utilisation des données privées avec le RGPD. Sans blague.
Emmanuel Macron
himself avait inauguré le salon. Mais à
Viva Tech, où sont attendus 80 000 visiteurs jusqu’à samedi 26, celui qu’on attend de pied ferme, c’est le patron de
Facebook. Dans une salle de 1 500 personnes, où la plupart des spectateurs ont dû jouer des coudes pour avoir une place, c’est la standing ovation à l’entrée du patron sur scène. Au micro, Maurice Levy, président du conseil de surveillance de Publicis, pose les questions et n’hésite pas à féliciter régulièrement l’entrepreneur de ses réponses, sous les applaudissements du public.
C’est maintenant devenu une marotte. Impossible d’entendre Mark Zuckerberg prononcer un discours sans faire référence à l’ingérence du réseau social dans l’élection américaine. Mais, Mark ne se lasse pas d’en parler : il a « solutionné un bon nombre de problèmes cette année ». Et de rappeler que Facebook a identifié et supprimé une ribambelle de faux comptes avant même qu’ils ne soient « flagués » par les utilisateurs. Wahou.
« Congratulations Mark Zuckerberg »
Quant à l’arrivée de l’application du
Règlement général sur la protection des données, il s’en réjouit : « L’une des choses que peut faire une bonne régulation, c’est d’augmenter le degré de confiance et d'assurer aux utilisateurs le bon respect de leurs données personnelles ». D’ailleurs, le patron n’hésite pas à affirmer que
la vision de l'utilisation des données des utilisateurs depuis le début de Facebook ne diffère pas de la vision de la réglementation européenne. On sourit doucement lorsque l’on se rappelle qu’il y a peu, le patron n’avait aucune intention d’appliquer ce règlement ailleurs qu’en Europe, avant de faire marche arrière. « Congratulations Mark Zuckerberg», s’empresse d’ajouter Maurice Lévy, qui a manifestement très envie de devenir « friend » avec son interlocuteur. Côté business, Facebook n'a pas peur et confirme que
son modèle économique basé sur la publicité est le meilleur pour financer un service qui connecte les communautés gratuitement. « Les gens veulent qu’on leur parle de leur centre d’intérêt ». Très bien.
La France a un incroyable talent
Mark Zuckerberg n’a pas hésité à brosser l’Hexagone dans le sens du poil à grand renfort de compliments. La France est un vivier d’ « amazing » talents en
intelligence artificielle et dispose « d’une excellente attitude sur l’entrepreneuriat ».
Le centre de recherche français Facebook sur l’IA est d’ailleurs, selon lui, le meilleur. Raison pour laquelle l’entrepreneur va doubler les sommes engagées, soit 10 millions de plus.
C’est une semaine chargée pour Mark Zuckerberg qui a été entendu mardi 22 mai au Parlement européen à Bruxelles au sujet de la responsabilité de Facebook dans le scandale de la fuite des données de Cambridge Analytica. Il a également été reçu à l’Élysée lors d’une réunion baptisée «Tech for Good».
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