Patrons, collaborateurs (parents, amis, conjoints...) de créatifs, réjouissez-vous ! Les chercheurs sont formels, la phase de l’endormissement est celle où le cerveau est le plus créatif. Une expérience menée par le MIT.
Avant de sombrer dans un
sommeil profond, notre cerveau réfléchit et exécute des circonvolutions. Durant cette phase de transition, appelée
hypnagogie, des micro-rêves (parfois ultra créatifs) peuvent apparaître de façon aléatoire... pour tomber aussi sec dans les limbes : au réveil, personne ne s'en souvient car le sommeil lourd se charge de les écraser.
Comment conserver la mémoire de ce moment ? Les chercheurs du MIT Media Lab tiennent la réponse. Ils ont développé un gant connecté plutôt simple dont le but est de s’interfacer avec cette phase de sommeil. Baptisé Dormio, le système est chargé de maintenir une personne dans cette phase propice à la créativité. Pas encore totalement endormi ni réellement éveillé, le patient va pouvoir se souvenir de ce que son cerveau a imaginé.
Adam Horowitz, expert en sommeil de son état, a donc testé le dispositif sur 8 sujets. Les conclusions sont positives : il est possible de maximiser le temps passé entre le sommeil profond et cette période bénie pour la créativité. Les chercheurs du MIT ont donc réussi à développer un appareil peu coûteux à développer pour interagir efficacement avec le sommeil. Oklm !
Un meilleur sommeil pour plus de créativité
Le fait de maintenir une personne dans un état d’hypnagogie ne signifie pas qu’elle va forcément s’engager dans une phase de créativité. Il existe une probabilité qu’elle
déclenche un rêve ou qu’il ne se passe carrément rien du tout… De même, cette période est ressentie différemment en fonction des individus. Certains répondront qu'ils n'ont pas le sentiment d'être endormis durant cette phase alors même qu’ils n’étaient pas en mesure d’entendre une question posée par une personne.
Mais cet « entre-deux » est, selon le prix Nobel de biophysique Eric Kandel, le foyer de l’esprit créatif. C’est pourquoi les scientifiques ont tenté de diriger le sommeil des cobayes. Un robot leur posait une question simple lors de leur phase d’endormissement, du type « à quoi penses-tu en ce moment ? ». Les réponses étaient ensuite enregistrées et comparées au souvenir de chacun.
Pour les encourager à demeurer dans cette phase créative, Dormio posait des questions différentes : « pense à un lapin », puis « pense à une fourchette »... afin que l’esprit du cobaye puisse demeurer actif. Résultat : les patients dirigés par la voix demeuraient en moyenne plus longtemps actifs (de près de deux minutes) que les autres. Il est donc possible de moduler la créativité d’une personne, ou tout du moins de l’encourager.
Vers une créa à la demande ?
Ce terrain de recherche est relativement nouveau. Aux Etats-Unis, le
Dream Lab l'explore au travers d’expériences de ce type. Ces dernières demeurent encore confidentielles du fait d'un petit nombre de cobayes, et doivent être testées sur une population plus large afin d’être réellement considérées - les experts souhaitent d'ailleurs pousser ces recherches afin de déterminer les
impacts réels de la conscience sur le sommeil.
N'en déplaise à celles et ceux qui voudraient provoquer cet état de créativité à la demande : il faut encore un peu de temps avant qu'une telle technologie ne soit démocratisée..!
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