San Francisco continue de faire rêver, oui. Mais pas la Silicon Valley. De plus en plus décriée et éclaboussée par de récents scandales, elle se retrouve cette fois désavouée en son saint des saints...
Cols blanc et immobilier qui part en vrille
« J'aime la baie, donc je ne suis pas super négatif, mais je pense que si je devais repartir de zéro maintenant, je ne choisirais pas la baie », a affirmé Mark Zuckerberg, lors d'une conférence dans l'Utah.
En 2004, quand l'étudiant d'Harvard a lancé Facebook, la Silicon Valley encapsulait tous les fantasmes chez les entrepreneurs chevronnés comme chez les jeunes startuppers avides de faire leurs preuves. Capitaux et cerveaux y coulent à flots, les sirènes de la côte ouest attirent, et la Valley donne le tempo.
Mais le vent a tourné.
« Aujourd'hui, les infrastructures existent partout ailleurs pour lancer sa start-up. Et franchement, il y a beaucoup d'avantages à créer son entreprise dans un lieu où il n'y a pas une telle monoculture que dans la Silicon Valley, où tout le monde ne pense qu'avec le prisme de la technologie, où il n'y a pas vraiment de diversités de pensée. » Clap clap, Mark.
Alors que les centres de serveurs fleurissent aux quatre coins du globe et que les réseaux sociaux permettent d'aller chercher des clients partout, s'installer au cœur de la Valley n'est plus un impératif. Sans oublier bien sûr la gentrification sauvage que la Silicon Valley traîne dans son sillon, générant une flambée immobilière exponentielle et un loyer moyen de 3 700 dollars pour la baie de San Francisco.
La Valley a la gueule de bois
Comme la Start-up Nation, la Silicon Valley est de plus en plus raillée. L'année dernière, Alexis Ohanian, cofondateur et investisseur de Reddit, affirmait qu'aucune personne dotée de bon sens ne lancerait son entreprise dans la baie de San Francisco. Plus récemment, c'est le journaliste indépendant Loïc Hecht, ancien rédacteur en chef de Snatch Magazine, qui s'en prend à la Valley dans Le syndrome de Palo Alto, paru début janvier dernier aux éditions Léo Scheer.
Crédit : Léo Scheer
Dans ce premier roman aux allures de pamphlet, Mark, viré de sa propre start-up par ses associés, rumine son échec avant de décider de se venger.
Au travers des pérégrinations du personnage, l'auteur décrypte l’envers de la Silicon Valley et de son luminescent épicentre, Palo Alto. En toile de fond, les ravages infligés au tissu social de la baie, et notre rapport ambigu à la technologie, entre désir de briller et condition d’otage.
Alors à qui le tour ? Jeff ? Peter ?
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