Un robot triste au bar

L’intelligence artificielle ne rapporte pas gros aux entreprises qui la déploient

© ianmcdonnell via Getty Images

Peu d’entreprises disent tirer des bénéfices significatifs de l’intelligence artificielle selon une étude du BCG.

Le chiffre

Seules 11% des entreprises créent de la valeur financière grâce aux outils d’intelligence artificielle, révèle une étude du cabinet de conseil BCG et du MIT Sloan Management Review menée auprès de 3 000 dirigeants dans 112 pays. Même parmi celles qui ont les bonnes données, les bonnes technos et les bons talents, seules 20% disent en tirer des bénéfices significatifs. Les quelques sociétés qui tirent leur épingle du jeu sont celles qui ont revu en profondeur leur organisation. Par bénéfices financiers significatifs, le BCG entend 100 millions de dollars de revenus et/ou baisse de coût pour une entreprise générant un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars minimum. Ce palier varie selon la taille de l’entreprise.

Le paradoxe

Malgré ces résultats décevants, les entreprises continuent d’acheter et de mettre en place des solutions d’intelligence artificielle vitesse grand V. 59% des entreprises ont une stratégie d’IA, soit 20 points de plus qu’il y a trois ans. Dans son communiqué, le BCG parle « d’impératif industriel ». Ce besoin urgent de déployer de l’IA ne vient pas de nulle part. Ces dernières années, tous les grands cabinets de conseil ont fait des prédictions très ambitieuses sur les futurs gains de productivité et de revenus permis par l’IA.

Les autres données

D’autres travaux ont souligné l’écart entre les belles promesses de l’IA et la réalité. Le sociologue Antonio Casilli a par exemple démystifié l’automatisation en mettant en avant le travail des humains derrière les robots. Par ailleurs, certaines applications relèvent plus de l’enfumage marketing. En 2019, le cabinet d'investissement londonien MMC Ventures avait publié une étude rapportant que 40% des start-up catégorisées comme « faisant de l’IA » n’exploitaient pas cette technologie.

Marine Protais

À la rubrique "Tech à suivre" de L'ADN depuis 2019. J'écris sur notre rapport ambigu au numérique, les bizarreries produites par les intelligences artificielles et les biotechnologies.
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