Sam Altman, le patron d'Open AI

5 faits à connaître sur Sam Altman, le père de ChatGPT

© Techcrunch et Freepik

Sam Altman ne déroge pas aux codes de l’entrepreneur providentiel de la Silicon Valley : lui aussi veut sauver le monde. 

OpenAI va-t-elle devenir la nouvelle entreprise phare de la Silicon Valley après Google et Facebook ? La société est en tout cas à l’origine d’un outil devenu viral en quelques semaines : ChatGPT. Une raison de s’intéresser d’un peu plus près à son patron : Sam Altman, ingénieur, serial entrepreneur et investisseur de 37 ans. 

Il a dirigé le plus prestigieux incubateur de la Silicon Valley 

Sam Altman s’est fait connaître en présidant le Y Combinator (dit YC) de 2014 à 2019, l’un des plus gros incubateurs de startups de la Silicon Valley. En 2015, vous aviez plus de chance d’intégrer Stanford que le Y Combinator, notait le New Yorker dans un portrait consacré à Sam Altman. Il y est décrit comme un dirigeant zélé, agacé par l’inefficacité, manifestant un attrait particulier pour les technologies dites « révolutionnaires » et les projets risqués. 

Le fondateur d’une des startups nées au YC compare le cerveau d'Altman à une machine à pinces de fête foraine : « Il se balade mais sait plonger très profondément au cœur d’un sujet lorsque c'est nécessaire. »

Il s’intéresse de près à la fusion nucléaire 

Sam Altman est un serial investisseur. Il aurait, selon ses dires, investi personnellement dans 400 entreprises dont plusieurs succès de la Silicon Valley comme Stripe et Airbnb. Son poulain préféré du moment s’appelle Helion Energy et fait dans la fusion nucléaire. La promesse de l’entreprise ? Obtenir de l’énergie propre en abondance. Sam Altman a injecté 375 millions de dollars dans cette société. « Helion est plus qu'un investissement pour moi. C'est l'autre projet en parallèle d'OpenAI sur lequel je passe beaucoup de temps », a-t-il indiqué à Strictly VC.  

Lui aussi veut sauver le monde 

Le profil de Sam Altman n’est pas sans rappeler celui d’Elon Musk – dont il est d’ailleurs proche – en un peu plus policé. Vous ne verrez sans doute pas le patron d’OpenAI fumer un joint en pleine interview ou poster des mèmes d’extrême droite sur Twitter. En revanche, il partage avec le dirigeant de Tesla une capacité à mener (en apparence) de multiples projets de front, et un goût pour les promesses grandiloquentes. 

Difficile de faire plus prétentieux en termes d’ambition qu’Elon Musk, qui vise entre autres la fin de maladies incurables et la migration de l’espèce humaine sur Mars. Mais Sam Altman pourrait bien le concurrencer. L’entrepreneur s’attaque tout simplement à ce qu’il considère comme la clé de voûte de notre futur : l’intelligence artificielle générale. Le dirigeant fait partie de ceux qui croient à l'avènement d’une intelligence artificielle dont les capacités seraient supérieures à l’homme. Heureusement Sam est un optimiste et pense que cette IA pourrait mener l’humanité vers un monde meilleur, à condition qu’elle soit entre de bonnes mains. Les siennes, du coup. 

En 2018, il expliquait à Bloomberg voir l’intelligence artificielle comme un moyen de devenir la meilleure version de nous-même en « amplifiant » nos atouts et en « freinant nos pires impulsions ». À ses yeux, l’IA pourrait carrément permettre d’appuyer sur « reset » et de venir à bout de l’inégalité dans le monde. 

Il est à l’origine d’un étrange projet crypto 

En parallèle d’OpenAI, Sam Altman a co-fondé Worldcoin. Cette startup promet de démocratiser l’adoption des cryptomonnaies, et d’instaurer une sorte de salaire universel. Pour cela elle entreprend de distribuer des worldcoins – une monnaie virtuelle – à des centaines de milliers d’habitants à travers le monde, en ciblant plus particulièrement des pays en voie de développement. Mais pour obtenir ces worldcoins, il faut laisser l’entreprise scanner votre œil. Worldcoin utilise pour cela The Orb, une sorte de robot-caméra rond et en métal. Le but de cette étrange opération ? S’assurer qu’une personne n’obtient qu’une seule fois sa part de worldcoins. 

Le patron a récemment indiqué être toujours investi dans la société, qui devrait lancer son produit officiellement dans les mois à venir. Il se dit très heureux d’assister à cette « expérimentation de redistribution des richesses ». Interrogé sur l’intrusion que représente un tel système, il avoue préférer se faire scanner l’œil que de donner des informations personnelles à Facebook.

Pourtant Sam Altman dit ne pas s’intéresser plus que ça aux cryptos, et ne pas tellement croire au Web3. C'est la redistribution des richesses promise par WorldCoin qui l'intéresse.

Il compte demander à une intelligence artificielle comment gagner de l'argent

Comme tout patron de la Silicon Valley qui se respecte, Sam Altman est un bon storyteller. Et il a le sens de la formule un peu absurde, qui fait mouche. En 2019, Connie Loizos du média Strictly VC questionne Sam Altman sur le business model d’OpenAI. L’entrepreneur lui répond alors qu’il a fait une promesse aux investisseurs : construire une intelligence artificielle générale, puis l'interroger sur le meilleur modèle d’affaires à adopter. Moment de gêne et rires dans la salle. « Je sais que ça ressemble à un épisode de Silicon Valley, mais c’est ce que je pense. »

Trois ans plus tard, la journaliste le fait revenir sur ses propos. « D’une certaine manière, c’est ce qui est en train de se produire, répond-il. Nous avons construit un outil (ChatGPT, Ndlr), certes très imparfait, sans savoir exactement comment le monétiser (...) et d’autres personnes en jouant avec lui trouve des fonctionnalités. » Pour le moment, le modèle économique d'OpenAI consiste à faire payer une licence aux entreprises qui utilisent ses modèles pour créer des produits et services. Mais la startup ne génère pas encore de bénéfices.

Marine Protais

À la rubrique "Tech à suivre" de L'ADN depuis 2019. J'écris sur notre rapport ambigu au numérique, les bizarreries produites par les intelligences artificielles et les biotechnologies.
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