Encore une victoire marketing pour Elon Musk. Il s’agira ensuite d’honorer ce carnet de précommandes et de commencer à produire les pick-up électriques dès 2021.
C’est l’événement tech dont tout le monde a parlé la semaine dernière. Et pas forcément en bien. Objectivement, le lancement du cybertruck de Tesla était un fiasco. Lors de la présentation du pick-up électrique sur scène jeudi 22 novembre, Elon Musk demande à Franz von Holzhausen, le directeur du design de Tesla, de tester la résistance des vitres. Pour ce faire le designer jette une balle en acier sur la voiture. La vitre se brise. « Oh my fucking God », lâche Elon Musk. Le designer réitère l’opération en visant la vitre arrière. Même échec. « L’avantage c’est que ça n’a pas traversé la vitre », se rattrape le patron de Tesla visiblement gêné. Il ajoute que la résistance sera améliorée avant la mise en production du véhicule.
Côté design, ce n’est pas l’emballement général non plus. L’esthétique retro-futuriste de la voiture inspirée du film Blade Runner a fait l’objet de nombreuses moqueries. Certains l’ont (finement) comparée aux seins de Lara Croft version années 90, à une voiture du jeu Minecraft (pas réputé pour la qualité de son graphisme), ou encore au Pokémon Porygon. Pour d’autres c’est l’œuvre d’un enfant de 4 ans sur Paint.
Why does the Tesla Cybertruck look like a Porygon pic.twitter.com/VZU3ajhamS
— Aharon Paul (@aharonp10) November 22, 2019
100 euros pour précommander la voiture
Mais le fiasco apparent de cette présentation est aussi un coup de génie marketing. Malgré les déboires, le charme a opéré : le cybertruck a déjà enregistré 200 000 précommandes 72 heures après sa présentation. Un chiffre qu’Elon Musk s’est empressé de partager sur Twitter lundi 25 novembre. Notons que ces réservations ne sont pas des achats finaux. Il suffit de payer 100 euros pour précommander le véhicule. Et cet acompte peut être remboursé. Les acheteurs devront ensuite débourser environ 39 000 dollars (soit 35 500 euros) pour acquérir réellement le pick-up.
Les investisseurs ont été moins séduits par le bolide. La valeur de l’action de Tesla a chuté de 6 % suite à la présentation chaotique du cybertruck, note Forbes.
Pré-vendre c’est bien, produire c’est mieux
Si les pré-réservations continuent de grimper et se confirment, Elon Musk devra honorer ce carnet de commandes et produire des centaines de milliers de pick-up dès 2021. Or par le passé, Tesla n’a pas franchement brillé par son efficacité industrielle. En 2018, l’entreprise a failli mettre la clé sous la porte suite aux problèmes de production du Model 3.
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