5 femmes et hommes dans un bureau avec des chapeaux de Noël

Secret Santa : dépenser 10 balles pour offrir une bougie parfumée à Kevin du bureau, c'est non merci

© The Office

L'heure est venue de piocher un nom dans le chapeau pour savoir à quel collègue acheter une bricole semi ironique. Problème : votre compte courant affiche un découvert de 478 euros.

Le climat n'est pas vraiment à la fraternisation. Vous le savez peut-être si vous avez eu le malheur de vous faire reléguer à la tristement connue « colleague zone » au bureau. Et alors qu'il manquerait 510 euros par mois aux Français pour vivre confortablement, a-t-on vraiment envie d'investir dans une paire de chaussettes à pompons rouges et verts ou une boule à neige fabriquée au Bangladesh ? Eux non, et ils nous racontent.

La saison des pulls moches de Noël est ouverte

Nous ne sommes pas tous égaux face à l'esprit des fêtes. Surtout lorsqu'on est dans le rouge. C'est le cas de l'américaine Yos (@urhomeghoul), qui l'année dernière à la même époque a publié une vidéo TikTok au sujet de la prolifération d'évènements organisés par son entreprise. « C'est mon premier jour et mes collègues me demandent déjà de participer à un Secret Santa et à une cagnotte. Vous êtes sérieux, putain ? » En arrière-plan, l'internaute affiche l'état de ses différents comptes bancaires : 0 dollar sur son compte épargne, 5,23 dollars sur son compte courant. À ce jour, sa vidéo intitulée « POURQUOI CROYEZ-VOUS QUE JE SUIS LÀ ? ?? » a été aimée plus de 60 000 fois. En ligne, les commentaires affluent et abondent dans le sens de Yos : « En fait, si je dépense de l'argent en ce moment, je le dépense pour MOI », « Meuf, je me suis mise trop en colère quand mes managers m'ont demandé de donner de l'argent pour des collègues à qui je n'avais jamais parlé, lol », ou encore « On m'a dit que la limite pour le Secret Santa était de 30 dollars et j'étais là "c'est pas un peu beaucoup pour quelqu'un que je ne connais même pas ? " »

Le Secret Santa les a transformés en Grinch

L'américaine Yos n'est pas la seule à fulminer. De l'autre côté de l’Atlantique, certains grincent déjà des dents. Adèle*, 42 ans, chef de projet dans un cabinet d'architecte, ne cache pas son agacement. « J'ai deux enfants, je ne suis pas partie en vacances cet été et mon mari commence à flipper lorsqu'il ouvre notre facture d'électricité. Alors en fait je n'ai aucune intention de mettre 20 balles dans une carte-cadeau pour Karine qui partage mon bureau, je peux déjà plus l'encadrer. » Tout le monde n'est pas aussi véhément qu'Adèle. Bastien*, 23 ans, travaille depuis peu dans une start-up parisienne. Il a beau trouver ses collègues « très sympa », il estime que son salaire (1 850 euros net par mois) ne lui permet pas de participer au tirage au sort. « Vu le prix des billets de train pour aller passer les fêtes de fin d'année chez mes parents à Montpellier, je préfère mettre de côté. En plus, euh... Je suis en télétravail 4 jours sur 5, donc je n'ai pas vraiment eu l'occasion de tisser des liens avec mon équipe. » Un ressenti que partage Vera*, 33 ans, graphiste : « Cela va faire deux ans que je n'ai pas mis les pieds au bureau. J'étais assez proche de mes collègues avant la pandémie, mais là, franchement je suis passée à autre chose. Et puis l'idée de devoir ramener chez moi un truc moche digne d'un musée des horreurs ne me tente pas plus que ça. En général, ça finit à la poubelle, ou alors je le refourgue à un autre Secret Santa. Une année, j'ai dû participer à 5 tirages différents, entre ma famille, mes potes et ma boîte. » Elle réprime un frisson. « Plus jamais. »

*Source : baromètre CSA Research pour Cofidis publié le 13 septembre 2022. Enquête réalisée auprès d'un échantillon de 1007 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, auto-administrée en ligne du 4 au 11 juillet 2022.

*Le prénom a été changé

Laure Coromines

Laure Coromines

Je parle des choses que les gens font sur Internet et dans la vraie vie. Fan de mumblecore movies, de jolies montagnes et de lolcats.

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