Ils lavent moins, ou plus du tout, leurs jeans ou leurs pulls en laine. Parmi les raisons invoquées : la durabilité des vêtements.
Ryan Szabo et son équipe ont passé des heures à se pencher sur des photos de jeans usés, réparés, blanchis ou auréolés. En ligne, l'équipe fait l'éloge des meilleurs faders, ceux qui font vieillir naturellement leur jean et étirent la durée de vie de leur 501. (En anglais, to fade signifie s'estomper). « Cette réparation d'entrejambe est vraiment bonne ! », s'exclament-ils, ou encore : « Des nuances subtiles et uniformes... Un équilibre presque parfait de... motifs fondus avec des tons bleus spectaculaires », reprend la BBC. Ces commentaires enthousiastes ont été proférés dans le cadre d'un concours, The Indigo Invitational, qui récompense les personnes ayant porté leur jean plus d'un an en continu. Parmi les concurrents aussi, des spécialistes du denim low-wash. « Étant donné que le denim devient plus doux lorsqu'il est savonneux et mouillé, l'une des clés pour obtenir des motifs à contraste élevé est d'éviter de le laver », résume le média. La quatrième édition du concours qui se tiendra en janvier prochain rassemblait cette année une majorité de participants ayant repoussé le premier lavage de leur jean après l'avoir porté quelque 200 fois. Parmi les pratiquants : le CEO de Levi's et The no wash club.
The no wash club : plus qu'un club, un art de vivre
« Plus vous laissez un jean neuf sans le laver, plus il sera beau. Il sera aussi unique. Chaque pli aura été fait en fonction de votre propre façon de vous asseoir, de marcher, ou de la poche dans laquelle vous mettez votre téléphone, etc. Ils seront fabriqués par nous, mais façonnés par vous », déclare sur son site The no wash club, créateur de jeans. Et qu'importe l'odeur pourvu qu'on ait la parfaite teinte de jean. Au lieu de se tourner vers la machine à laver, les adeptes du no wash (pas de lavage) apprennent d'autres façons de prendre soin de leurs vêtements : les exposant aux rayons UV ( « J'appelle ça le bain de soleil », confie l'un d'entre eux), les aérer pendant la nuit, ou asperger un peu de vodka ou de vinaigre au niveau des aisselles. Mais les mordus du jean ne sont pas les seuls à espacer leur lessive. En 2019, la créatrice Stella McCartney a fait la une des journaux en détaillant ses habitudes de nettoyage des vêtements. « En gros, dans la vie, une règle d'or : si quelque chose n'a pas absolument besoin d’être nettoyé, ne le nettoyez pas. Je ne change pas mon soutien-gorge tous les jours et je ne jette pas des trucs dans la machine à laver dès qu'ils ont été portés. Je suis moi-même incroyablement hygiénique, mais je ne suis pas fan du nettoyage à sec, ou du tout nettoyage tout court en fait », avait-elle alors expliqué au Guardian.
Sauver la planète, une machine à la fois
Si pour certains les motivations sont d'ordre esthétiques, d'autres mettent en avant des raisons écologiques pour limiter le lavage de leurs vêtements : les économies d'eau et d’électricité. Pour cela, ils privilégient des garde-robes minimalistes à base de matières comme la soie ou le mérinos, qui attrapent moins les odeurs de transpirations ou de cuisine. Aujourd'hui, la marque Wool& commercialise des robes en laine mérinos dont la vente s'assortit d'un défi : porter la même robe tous les jours pendant 100 jours afin de diminuer les lessives. Pour d'autres adeptes, le déclic est venu avec la pandémie et l'adoption de la randonnée. Pour éviter les odeurs, les habitués de la rando conseillent de porter des vêtements techniques ambiance gorpcore, type Ex Officio. Depuis, Chelsea, Américaine vivant dans le Connecticut, a décidé d’appliquer le principe dans sa vie de tous les jours : « J'adore, à la fin de la journée, mettre à pendre ma robe en laine, mes leggings en laine, mes chaussettes en laine. Je les accroche à la fenêtre, je prends une douche, (...) et le matin, je remets tout ça », explique-t-elle à la BBC.
Minimalisme et durabilité
Une pratique approuvée par Mark Sumner, professeur de mode durable à l'Université de Leeds. « L'une des pires choses que l'on puisse faire à un vêtement, en termes de durabilité, est de le laver. » Avec son collègue Mark Taylor, il étudie la façon dont les microfibres des vêtements issus de nos lessives finissent ingérés par des animaux marins. S'il affirme que réduire la fréquence de lavage de nos vêtements est nécessaire pour préserver l'environnement, il ne préconise pas un moratoire sur les lessives, simplement d'espacer les lavages. Tout d'abord bien sûr pour des raisons d'hygiène, mais aussi car faire porter à tort la responsabilité écrasante de la crise climatique à des particuliers déjà précautionneux est plus que discutable. Notons également un renversement des habitudes par rapport au 18ème siècle : plutôt que de se laver le corps, ce qui demandait de s'exposer à l'eau et aux miasmes redoutés, on préférait laver (relativement) fréquemment ses vêtements, pour « changer de linge », parfois plusieurs fois par jour pour les aristocrates, et rester « frais ».
Des gros gorets oui !!!
Entre tâches, gras et odeurs, c'est l'entourage qui doit être content !!
Ca va loin dans l'idiotie quand même, je pense qu'ils feraient mieux de prendre un bon psy.
Ça fait longtemps que je lave mes vêtements le moins possible! Je les aère et la mauvaise odeur disparaît! Et c’est vrai que les fibres naturelles perdent leur odeur à l’aération!
Je suis pour pour pour la drastique diminution des lavages!
Semons cela dans l’Univers!
🌸🍀🌈🌟
J’ai quelqu'un au travail qui suit le mouvement no wash. Résultat, il sent mauvais. Pas très sympa pour l’entourage.