Ménage de printemps, seconde main et économie circulaire : on fait le point en quelques chiffres clés.
La revente d’objets en ligne est désormais une habitude acquise pour près de trois quarts des Français. Dans un contexte d'inflation exacerbée, la vente en ligne s'impose pour 8 Français sur 10 comme moyen pour faire fructifier son petit pécule en passant toute sa maison au filtre Marie Kondo. (Car si elle-même avoue ne plus s'astreindre à tenir son foyer rangé et immaculé, son héritage vit encore en nous). Décryptage des nouvelles habitudes des Français avec la dernière étude Ipsos pour eBay*.
36 objets en trop à la maison
Centrifugeuse, perceuse, tableaux, DVD... Dans l'ensemble, nous possédons trop de choses. En moyenne, les Français estiment avoir accumulé 36 objets dont ils n’ont pas l’utilité, soit près de deux milliards d’objets qui s'entasseraient dans nos placards. Ce total, qui ne comprend pas moins de 120 millions de téléphones portables qui ne sont plus utilisés, représente une augmentation du nombre d’objets inutiles d’environ 15 % en 4 ans. La décroissance, ce n'est donc pas pour tout de suite. Tous les objets qui « ne nous procurent plus de joie » sont néanmoins sommés de vider les lieux, et la vente en ligne a le vent en poupe : 77 % des Français vendent des objets en ligne, et 1 répondant sur 3 compte vendre davantage en 2023 que l’année précédente. La pratique est particulièrement prisée par les femmes (80 %) et par les 18-24 ans (87 %). Surtout s'ils viennent du Pays de la Loire, région qui arrive en tête de celles qui comptent le plus de vendeurs particuliers (84 %), juste devant les Hauts-de-France (83 %). Sans grande surprise, c'est au printemps, période traditionnellement assimilée au célèbre « grand ménage », que les Français sont pris de l'envie frénétique de se débarrasser de son surplus d'objets (pour 36 % des répondants), suivi de la période qui précède les vacances d’été (21 %).
Achète-moi si tu peux
Évidemment, la conjoncture économique morose incite de plus en plus de Français à faire le tri et à revendre en ligne leurs objets inutilisés : 58 % d'entre eux ont recours à la pratique pour couvrir leurs dépenses du quotidien. (Un vendeur particulier gagne en moyenne 259 € par an en moyenne en passant par les plateformes.) Ainsi, le complément de revenu est cité comme principale motivation par 72 % des Français qui vendent en ligne, une tendance qui concerne encore plus largement les 25-44 ans (80 %). À noter : lors d'études similaires menées en 2018 et 2019, le gain d’argent n'arrivait qu’en troisième position des motivations à faire du tri dans ses affaires, derrière le gain de place et le désir de prolonger la vie des objets. Les temps sont durs. Certains ont néanmoins la flemme de passer par l'étape de la mise en ligne : plus de la moitié des personnes interrogées (55 %) garde, jette ou donne les objets dont elles ne se servent plus. À l'inverse, les Français sont aussi plus nombreux (73 %) à se tourner vers l'achat d'objets de seconde main. Une tendance des plus vertueuse s'il en est. D'après Greenly, spécialiste du bilan carbone, le marché de l’occasion pèserait actuellement 7 milliards d’euros en France et 86 milliards d’euros en Europe. D'après la société, les ventes de vêtements d’occasion devraient même dépasser celles de la fast fashion d’ici 2027.
*Méthodologie : enquête Ipsos pour eBay, menée du 13 au 15 février 2023 auprès de 3000 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 à 75 ans.
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