« Près d’un salarié sur deux prêt à démissionner en cas d’inégalités salariales femmes-hommes » en entreprise. Enfin ça, c’est surtout vrai pour les femmes. Et hors de France.
Dans son étude annuelle The Workforce View in Europe, ADP dépeint les attentes et sentiments des salariés européens vis-à-vis de leur environnement de travail. Les résultats s’annoncent positifs – on nous promet que « près de 50% des salariés français seraient prêts à démissionner en cas d’inégalité salariales femmes-hommes. »
Sauf que quand on y regarde de plus près, on se rend compte que c’est loin d’être vrai.
Les hommes peu concernés par le sujet
Le premier enseignement de l’étude c’est que les hommes sont somme toute assez peu préoccupés par le sujet. Pourtant, les inégalités salariales persistent en Europe : les femmes perçoivent en moyenne un salaire inférieur de 16% à celui des hommes, alors même qu’il existe des dispositifs pour les prévenir. En France et au Royaume-Uni, un index de l’égalité professionnelle est d’ailleurs en place depuis le 1er mars 2019 pour les entreprises de plus de 1 000 collaborateurs et collaboratrices.
L’étude révèle que la dénonciation des écarts salariaux est plébiscitée par 29% des personnes interrogées en France. Sans grande surprise, la proportion est plus élevée chez les femmes (34%) que chez les hommes (25%).
Quand on les questionne sur la possibilité de changer de travail s’ils se rendaient compte que de telles inégalités avaient lieu dans leur boîte, là encore les hommes sont moins concernés. 55% des femmes françaises se disent susceptibles de chercher un autre emploi en cas d’écarts de rémunération injustes… contre 37% de leurs collègues masculins.
Les Français mauvais élèves
L’étude semble souligner des différences entre le Nord et le Sud de l’Europe. En Espagne (34%) et en Italie (30%), on est plutôt pour le fait de signaler les écarts salariaux. Un chiffre qui baisse à 29% en France, et 11% aux Pays-Bas.
Idem pour la recherche d’un autre emploi en cas d’écarts de rémunération entre hommes et femmes. Chez les Italiens, c’est l’enthousiasme : 73% des salariés se disent prêts à changer d’entreprise ! Un chiffre qui passe à 68% chez les Espagnols. En dernière position : les Français, qui ne sont plus que 46% à être prêts à prendre une telle décision.
Y a encore du taff – mais aussi de l’espoir !
Un bilan qui n’a rien de très glorieux, mais qui annonce quand même du positif. Les millennials sont les plus hostiles aux écarts de salaire entre hommes et femmes. En France, ils sont 67% à se dire prêts à changer d’entreprise s’ils découvraient une telle discrimination de la part de leur employeur.
Allez les jeunes… On y croit !
POUR ALLER PLUS LOIN
> Google a payé certaines femmes plus que des hommes, et ne trouve pas ça normal
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