En France, la moitié des richesses sont détenues par les 10% les plus riches alors que les 50% les plus pauvres se partagent 5% des richesses. Un rapport d’Oxfam et Basic dénonce le rôle du CAC 40 dans l’alimentation de ces inégalités.
Le rapport « CAC 40 : Des profits sans partage » d’Oxfam et Basic dénoncent les inégalités alimentées par les 40 plus grosses entreprises françaises.
A qui profite cette bonne santé des plus grosses organisations du pays ? Aux actionnaires.
En 2017, les sociétés françaises ont versé 51 milliards d’euros en dividendes à leurs actionnaires. Entre 2009 et 2016, en moyenne les entreprises du CAC ont reversés 67,4% de leurs bénéfices aux actionnaires. Elles ont ensuite consacré 27,3% à l’investissement et à leur développement ce qui laisse 5,3% pour les salariés.
Oxfam et Basic dénoncent des bénéfices qui ne cessent de profiter toujours plus aux actionnaires.
- Arcelor Mittal, qui a versé 3,4 milliards d’euros à ses actionnaires entre 2009 et 2016 malgré un déficit.
- Engie, qui affiche taux de redistribution de 333% entre 2009 et 2016
- Veolia, qui affiche taux de redistribution de 112% entre 2009 et 2016
Des chiffres qui font de la France, la championne européennes des dividendes. Les sociétés du CAC 40 reverse un tiers de plus à leurs associés que leurs voisines allemandes. Une performance des grandes entreprises françaises qui les placent à la première place mondiale, avec 68% des bénéfices reversés, devant l’Australie (67%) et le Royaume-Uni (60%). En termes de valeur, le pays atteint la quatrième place mondiale, derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon.
source : Oxfam
Le rapport montre que le CAC 40 reçoit de plus en plus d’investissements étrangers, notamment d’investisseurs résidants dans des paradis fiscaux, comme le Luxembourg 2ème pays d’origine des actionnaires après les Etats-Unis. Le statut de championne du monde des dividendes de la France ne profite donc pas beaucoup aux Français.
Les actionnaires ne sont pas les seuls à bénéficier des profits records des entreprises du CAC 40. La rémunération des dirigeants atteint également des sommets. En 2016, les PDG du CAC 40 gagnaient entre 1,5 et 10 millions d’euros annuels. Une augmentation de 46% par rapport à 2009 c’est-à-dire une croissance deux fois plus rapide que la moyenne des salaires et quatre fois plus rapide que le SMIC.
En 2016, le salaire des dirigeants du CAC 40 était 119 fois plus élevé que le salaire moyen dans leur entreprise. En 2009, c’était « seulement » 96 fois plus élevé.
- Carrefour, dont le dirigeant gagne 306 fois le salaire moyen de l’entreprise
- LVMH, dont le dirigeant gagne 207 fois le salaire moyen de l’entreprise
- Danone, dont le dirigeant gagne 227 fois le salaire moyen de l’entreprise
Le CAC 40 n’alimente pas que les disparités financières, mais aussi les inégalités hommes-femmes. Aucune femme n’occupe le poste de Présidente-Directrice Générale de l’une des plus grosses sociétés françaises. Une étude de Lab Proches annonçait qu’il n’y avait que 15% de femmes dans les ComEx des 120 plus grandes entreprises. L’étude Ofxam révèle qu’au sein du CAC 40, le chiffre tombe à 11%. En revanche, les femmes représentent les deux tiers de la main d’œuvre peu qualifiée au niveau mondial.
Crédit image : Getty Images
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