sacs en plastique

En voie de disparition, le sac plastique a désormais son musée

© The Plastic Museum

Délaissé au profit du sac en papier ou du tote bag, le sac plastique devrait disparaître du dessous de nos éviers, mais pas de nos souvenirs, estime Katrina Cobain, créatrice du Plastic Bag Museum.

Il y a d’abord eu le sac Marlboro dans lequel on entreposait ses cartouches de cigarettes. Puis les sacs Tesco et Asda, de moins bonne facture, qui craquaient sous le poids des boîtes de conserve. Le sachet de pellicules Kodak ou encore celui de cette boutique de souvenirs douteuse où vous aviez flashé sur une boule à neige à 5 euros. Et puis il y a tous les autres, oubliés et agglomérés au fond d’un placard à balais. Bienvenue au Plastic Bag Museum, un musée en ligne dédié aux contenants plastique amassés durant des décennies, mais jamais, ô grand jamais, réutilisés. 

 
 
 
 
 
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Une réflexion sur la crise climatique

C’est à Glasgow, en Écosse, que naît l’idée de la galerie, à mi-chemin entre étude sociologique et manifeste écologique. « Alors que les sacs en plastique à usage unique tendent à disparaître en raison de leur impact environnemental et des enjeux de durabilité, je voulais les collecter et les numériser de manière à les présenter comme une part de l’histoire de notre société », explique Katrina Cobain, artiste instigatrice du projet. 

 
 
 
 
 
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En janvier 2020, la jeune femme fouille dans les notes de son iPhone et tombe sur une première ébauche de son idée. Ni une ni deux, elle se met à commander compulsivement des sacs sur eBay. « Tout tournait autour de ma réflexion sur la crise climatique, rapporte l’artiste à I-D. Dans les musées, il y a toujours ces objets égyptiens qui vous donnent une perspective sur une civilisation complètement différente. J’ai fait le rapprochement avec la crise climatique et les sites de fouilles archéologiques qui existeront dans le futur. J’ai pensé à tout ce plastique qui ne se décompose pas et qui sera découvert plus tard. » L’idée était née.

Le sac plastique, ce fléau écologique instagrammable

Depuis le mois de mai, Katrina Cobain reçoit aussi des dons spontanés. Elle a d’ailleurs profité du confinement pour photographier sa collection et lancer le site Web du musée. Une façon de documenter l’histoire du capitalisme grâce à l’un de ses plus célèbres artefacts. 

 
 
 
 
 
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« Ces sacs nous donnent un aperçu de l'histoire sociale ; de ces magasins qui ont disparu pendant les récessions (...) jusqu'à la domination de l'industrie du tabac. Mais ils peuvent aussi nous montrer qu'ils ont été utilisés autrement que pour des marques, lors de marches politiques ou de grands événements par exemple. »

Selon Katrina Cobain, de nombreuses personnes collectionnent déjà des sacs en plastique dans le monde. Quant aux musées, ils s’y mettent aussi ! À Stuttgart en Allemagne, une récente exposition de 55 000 sacs présentait l’évolution de leurs usages, entre objets de commodité, d’appartenance sociale, de design, et… impact environnemental. 

Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
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