C’est un projet bien mystérieux que le cabinet d’architectes Lissoni Achitettura vient de dévoiler : un genre de "Babel" revisité où l’universalité du langage numérique transforme l’espace urbain en une expérience interactive et invite les passants à se reconnecter entre eux.
Soumis au magazine Designboom et proposé à un musée de Londres dont le nom n’a pas été révélé, le projet urbain du cabinet Lissoni Achitettura entend favoriser de nouvelles formes de relations entre les visiteurs, plus sensorielles et instinctives.
Pensé comme une « création symphonique », le projet propose une place interactive où des milliers de symboles, communs à toutes les langues du monde, seraient projetés sur et en dehors des murs de l’institution. Langage numérique (01010101…), symboles mathématiques, chiffres, lettres… L’objectif est de créer « un nouveau mouvement », un système collaboratif inédit au sein duquel la cognition et l’apprentissage collectif prend le pas sur la barrière de la langue.
« Par les gestes et par les mots, nous créons un nouveau Babel qui donne forme et substance aux pensées, réunit tout le monde sous un même toit et où le partage de l’expérience traverse le langage, les images et la technologie », rapporte le cabinet. Rien que ça.
Pour le moment, aucune autre information n'a été dévoilée au sujet de l'éventuelle exécution du projet puisque ce dernier participe actuellement à la compétition d'architecture Archasm.
À la croisée entre design et art numérique, l’initiative n’est pas la seule à penser la ville de demain comme un espace d’interactions et de poésie numérique. À Shenzhen, les ultra-technologistes de teamLab tentent aussi de nous faire oublier le béton en plantant une forêt numérique au beau milieu d’une zone commerciale. À ce propos, la ressemblance avec la "forêt de cristal" du collectif est troublante...
Judith Darmont, artiste numérique passionnée d’art dans la ville, adopte la même démarche avec son installation Babel. Soucieuse de reconnecter les gens entre eux et de les faire parler le même langage, elle les incite à tourner une roue qui génère et projette l’alphabet d’une langue de façon aléatoire. L’universalité et la déconstruction de la langue, un élément fondamental de la ville du futur ?
Participer à la conversation