
Le festival californien qui aura lieu du 10 au 19 avril 2020 a glissé, parmi ses têtes d’affiche, la pop star holographique Hatsune Miku. Une première pour l’avatar japonais qui cumule déjà près de 100 000 tubes.
À Coachella cette année, presque aucune tête d’affiche féminine, annonce le magazine GQ, mais une « anti-diva » pour le moins particulière. Elle s’appelle Hatsune Miku et n’existe pas, du moins pas en chair et en os.
Une coqueluche virtuelle
Longs cheveux turquoises, peau laiteuse, tenue d’écolière… Vous ne la connaissez pas ? Pharrell Williams et Lady Gaga l’ont pourtant déjà adoptée lors de tournées mondiales.
Initialement idolâtrée au Japon, Hatsune Miku a été commercialisée à partir 2007 par la société Crypton Future Media en collaboration avec Yamaha. Sur scène, elle danse et gigote en 3D et s’exprime au travers d’un logiciel de synthèse vocale, lequel lui permet de générer des paroles artificielles sur la base de n’importe quel texte.
Un succès collaboratif
« Vous pouvez générer une chanson à partir de rien grâce à un simple ordinateur. C’est ce qui fait que beaucoup de gens se sont mis à enregistrer des morceaux en achetant le logiciel explique Guillaume Devigne, directeur marketing monde de Crypton à GQ. Selon lui, le phénomène aurait pris de l’ampleur grâce au lancement de YouTube au Japon la même année. En enregistrant leurs propres chansons, les fans se sont mis à publier des vidéos qui la mettent en scène sur la plateforme. Certaines ont d’ailleurs connu un tel succès qu’elles sont rapidement entrées dans les charts japonais, précise le marqueteur.
Depuis son lancement, plus de 100 000 chansons générées par des utilisateurs ont été créées pour Hatsune Miku, et plus de 4 000 sont désormais vendues par Karent, le label de disques de Crypton, précise le magazine Rolling Stone. Avec ses quelques 20 000 abonnés sur Instagram et ses 142 000 followers sur Twitter, la pop star possède aujourd’hui une communauté de fans internationale. Il n’y a qu’à taper son nom en ligne pour tomber sur du fan art, des goodies et des costumes à son effigie.
Aujourd'hui, elle n’est plus seule. En 2018, nous avions découvert sa compatriote « IA » à la biennale d’art numérique d’Enghien-les-Bains. Chanteuse holographique boostée à l’intelligence artificielle, la star présentait son nouveau live ARIA avant d’entamer une tournée mondiale d’une trentaine de dates.
Sur les réseaux sociaux, les influenceurs virtuels abondent aussi et fascinent les internautes avec des vies créées de toutes pièces.
En 2020, c'est sûr, les avatars superstars ne relèvent plus (seulement) de la prouesse technologique.
Participer à la conversation