hooli bus silicon valley

San Francisco : les salariés d'Apple se font caillasser

La Silicon Valley rame à trouver son modèle social, et les tensions s'expriment à coups de pierre entre San-Franciscains de souche et salariés des géants du Net.

Le conflit entre travailleurs de la Silicon Valley et ceux qui habitent depuis plusieurs années la région de San Francisco monte. Ces dernières semaines, les services de navettes proposés par Apple ont été obligés de modifier leur itinéraire entre le centre-ville et le QG de la firme. Le motif avancé par le groupe américain peut surprendre : des inconnus ont jeté des pierres, tiré des balles en caoutchouc et autres projectiles sur les bus mis à la disposition de leurs collaborateurs.

Ces attaques ont débuté lorsque les quartiers de la ville ont été occupés par l’arrivée massive de cadres d’Apple, de Google ou de Facebook. Leurs salaires élevés ont relégué une partie des habitants historiques à la périphérie de la cité. Certains n’étaient plus en mesure de faire face à la hausse des loyers, d’autres préférant revendre leur domicile à bon prix, quitte à laisser une maison familiale.

Pour éviter tout nouvel incident, les transports ont été reroutés vers d’autres itinéraires, rendant les trajets domicile-travail plus longs. En moyenne, chaque employé doit s’attendre à un rallongement de son temps de parcours d’entre 1 heure et 1h30 par jour. En parallèle, une enquête sur la nature de ces violences va être conduite par les autorités compétentes, explique Mashable.

Avant que Starsky et Hutch ne se mettent au travail, Apple compose avec ce problème social. Le groupe doit quotidiennement acheminer des centaines de collaborateurs depuis le centre-ville de San Francisco jusqu’à Cupertino, siège du groupe.

Des bus banalisés pour éviter d'être blessé

Pour éviter d’être systématiquement pris pour cibles, les bus mis à la disposition par le groupe ont été banalisés. Aucun logo, ni de mention sur leur destination n’y figure. Peine perdue. Ces transports sont devenus le symbole de l'opposition de deux classes. D'un côté, des cadres-technophiles aux salaires confortables font monter la valeur locative des logements de la région, de l'autre, des habitants "historiques" aux rémunérations moins élevées.

En 2016, Wired rapportait déjà en ces termes les protestations des habitants de la baie. A l’époque, ce sont les bus de Google qui étaient systématiquement pris pour cibles. Là encore, les principales villes concernées étaient San Francisco, San José et Oakland, dont les logements étaient rendus inabordables.

La situation demeure complexe et ne satisfait personne. Les anciens habitants sont contraints de quitter leur ville, et les employés mettent de plus en plus de temps à se rendre au travail. Un bien étrange paradoxe au pays d'Uber et du transport "sans friction".

commentaires

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  1. Avatar Guillaume Pommier dit :

    Petite précision : aux Etats-Unis un propriétaire peut à tout moment augmenter le loyer de façon importante sans avoir à le justifier.
    Cela explique peut etre aussi l’acceleration du phenomene decrit dans l’article.

  2. Avatar Guillaume Pommier dit :

    Petite précision : aux Etats-Unis un propriétaire peut à tout moment augmenter le loyer de façon importante sans avoir à le justifier.
    Cela explique peut etre aussi l’acceleration du phenomene decrit dans l’article.

  3. Avatar San Franciscain dit :

    San Francisco possède le "rent control" et donc un loyer existant est cadré comme en France. Au même étage on peut trouver une mamie qui paye $800 et un techie qui paye $4000. Les spéculateurs peuvent "racheter" le bail de la mamie mais ça coûtera plus de $100000.

  4. Avatar San Franciscain dit :

    San Francisco possède le "rent control" et donc un loyer existant est cadré comme en France. Au même étage on peut trouver une mamie qui paye $800 et un techie qui paye $4000. Les spéculateurs peuvent "racheter" le bail de la mamie mais ça coûtera plus de $100000.

  5. […] front of the increase in the price of liferents included, some had no choice but to move. Others have not managed to cope and the city knows […]

  6. […] de Fremont. Mais Observer note que cet exode vers le Texas existait déjà avant la pandémie. Les loyers délirants de la Silicon Valleyavaient fini par refroidir certains élans, même chez les millionnaires. Le Texas en revanche […]

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