tournage drone

Dire oui à tout et se débrouiller ensuite : le succès selon Unit9

Attention : shot d'inspiration. Anrick Bregman, réalisateur chez Unit9, agence, hybride et mutante, donne sa recette du succès : ne jamais refuser un projet, suivre son instinct et « getting shit done » !

 

 

Agence, studio de production, lab de technologies immersives… À la question « Qu’est-ce que Unit9 », Anrick Bregman, affiche la mine de celui à qui l’on pose une colle.

« C'est le chaos total ! », finit-il par dire.

À Londres, Berlin, Florence, New York et Los Angeles, les équipes de Unit9 recèlent d’architectes, de designers produit, d’ingénieurs, d’experts en jeux, de DA, de producteurs et de réalisateurs et façonnent des contenus à forte dimension expérientielle et immersive. VR, AR, films, jeux, expérimentations numériques… le lab se fait remarquer depuis plusieurs années pour son audace, et peut-être même l’inconséquence avec laquelle il s’engage, tête baissée et garde levée, dans chaque projet.
« Qui sommes-nous, que faisons-nous… je me pose la question tous les jours. Notre motto ? Ne jamais dire non aux clients, même si l’échéance imposée est courte. C’est comme ça que l’on se retrouve dans des situations intéressantes qui n’ont jamais été expérimentées auparavant. C’est dur, stressant, mais j’aime cette façon de travailler », explique le réalisateur en « nouvelles réalités » de Unit9 Londres.

Invité aux Digital Design Days de Milan qui se déroulaient du 16 au 18 mars, Anrick Bregman est notamment connu pour ses productions en réalité virtuelle multi-primées et plus récemment pour ses multiples collaborations avec The Guardian VR, desquelles naissent les films « The Party », « Sea Prayer » et « Crime Scene » .

Sea Prayer: a 360 illustrated film by award-winning novelist Khaled Hosseini
« La plupart du temps, nous ne savons pas du tout ce que nous allons faire. Sur chaque projet, nous devons être capables de monter une équipe très rapidement, de nous lancer, de réaliser à mi-chemin que ce n’est ni la bonne équipe, ni la bonne approche, d'en reformer une autre puis de tout recommencer, dans les temps qui nous sont impartis. Dans des circonstances aussi dingues, c'est une garantie de qualité », poursuit-il plus loin.

Résilience et flexibilité seraient donc mères du succès. Et si le client est stressé, tant pis, l’important étant d’obtenir un résultat à la hauteur de ses attentes, souvent démesurées car dénuées de connaissances techniques.  

En 2016, la marque SEAT demande au studio de réaliser une expérience 4D en réalité virtuelle dans la ville de Barcelone.

« Nous avons reçu un brief totalement fou de leur part et mon premier réflexe a été de m’énerver. C’était impossible à faire et je n’avais pas envie de perdre mon temps.

« Oui mais c’est ce qu’ils veulent… », « Je sais bien, mais c’est impossible à faire. », « Oui mais c’est ce qu’ils… », « JE SAIS MAIS C’EST IMPOSSIBLE À FAIRE ! » , se remémore-t-il en mimant la scène.

« J’ai fini par accepter en pensant que leurs attentes étaient si exigeantes que j’allais forcément les décevoir. En leur montrant ma proposition, que je trouvais personnellement ennuyeuse, le client m’a immédiatement donné son feu vert ». Avec une poignée de drones, de GoPro, des caméras filmant à 360° et beaucoup d’imagination, les équipes finissent par parvenir à un résultat convaincant.

« Au quotidien, je suis obnubilé par des questions pratiques. « Comment puis-je faire ci ou ça ? », « qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? ». Chez Unit9, nous ne sommes pas des communicants mais des expérimentateurs, des constructeurs. Nous fonctionnons à l’instinct. Et peut-être que c’est stupide en fin de compte, puisque nous ne sommes pas rémunérés pour tous les tests techniques que nous réalisons en amont. C'est souvent quitte ou double, mais c'est le prix à payer ! Pourquoi refuser un brief irréalisable quand on peut potentiellement le réussir ? »

 


Cet article fait partie d’une série exclusive dédiée aux Digital Design Days 2018 de Milan. Le premier, part à la rencontre des créatifs de l'ombre, est à retrouver ici.

Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
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