
Il connaît un engouement sans précédent depuis quelques jours. Le dernier réseau social à la mode est open-source, sans publicité et s’inspire de Twitter pour mieux le concurrencer.
Mastodon ressemble à Twitter et dispose de la grande majorité des fonctionnalités du réseau à quelques détails près : la limite de caractères est établie à 500, bien plus que les 140 de son concurrent, les utilisateurs peuvent rendre leurs publications privées sans pour autant devoir rendre leur compte totalement privé, les tweets deviennent des « pouets ». Quant à l’ergonomie, elle se rapproche davantage d’un TweetDeck avec un système de multiples colonnes personnalisables : accueil, notifications, mentions, retweets...
Mais surtout Mastodon n’est pas un réseau social centralisé comme Twitter mais plutôt « fédéraliste ». Les internautes sont ainsi invités à créer leurs propres instances : ils ne sont pas sur un serveur unique où des millions d’utilisateurs communiquent sous une pluie de hashtags.
Le créateur de Mastodon, l’Allemand Eugen Rochko, explique sur son Médium qu’il souhaitait concrétiser son idée d’Internet, open source et libre :
« L’une des différences fondamentales de Mastodon, c’est son fonctionnement fédéraliste ».
Il poursuit en précisant son concept de fédération : « L’email, c’est de la fédération. (…) Vous pouvez envoyer un email depuis Gmail ou OutLook vers la boîte de réception de votre destinataire. La fédération de Mastodon est similaire : des utilisateurs de sites différents (les instances) se connectent entre ces sites en se suivant mutuellement s’envoient des messages comme dans n’importe quel autre réseau social. ». Ainsi, qu’importe l’instance où vous êtes connectés, vous pouvez interagir avec d’autres instances et d’autres communautés dans la « federated timeline » qui rassemble tous les « pouets » des utilisateurs. Cette colonne du logiciel diverge selon l’instance du réseau social où l’utilisateur se trouve. Chaque membre crée sa propre instance, son Mastodon personnalisé qu’il est ensuite libre de partager avec d’autres.
En moins de 48h, le réseau a atteint 42 000 utilisateurs sur sa seule instance mastodon.social et 1 million de publications. Un chiffre à modérer, Mastodon avait déjà accumulé quelques 24 000 membres sur ses 6 premiers mois d'existence.
Eugen Rochka fermait les inscriptions à cette instance mardi dernier « jusqu’à ce que les utilisateurs existants puissent profiter d’un service de qualité ».
Cependant, il est toujours possible de découvrir la plateforme sur de nombreux autres canaux.
Le phénomène Mastodon ne va pas résoudre les difficultés de Twitter, il souligne surtout une envie des internautes de se retrouver sur des réseaux sociaux jeunes, frais, loin des marques, des publicités, des trolls et des discours politiques.
Eugen Rochko innove mais son service souffre encore de sa jeunesse : la plateforme propose 500 pouets mais ne propose pas les fonctionnalités qui font de la twittosphère un réseau toujours massif : vidéos, photos, gifs, liens décomptés du nombre de caractères… Encore peu féquenté, Mastodon n’est pas le premier à essayer de jouer dans la cours des géants des réseaux sociaux Facebook et Twitter. Ainsi, App.net, Spaces de Google, Ello, Diaspora ou encore Peach font partie de ces remplaçants prometteurs qui se sont vite effondrés.
D’après son créateur, le réseau ne cherche pas à accumuler de l’argent, au moins dans un premier temps : « Je ne fais pas ça pour devenir riche, je le fais parce que je pense que c’est juste. Je veux simplement être en mesure de payer mon loyer et mon assurance ». En effet, Eugen Rochko a monté un compte Patreon pour obtenir des financements. A l’heure actuelle, il ne perçoit que 1 000 dollars par mois pour entretenir son bébé, d’où le manque de moyen dans la gestion des serveurs.
Reste qu’à l’image de Twitter, Mastodon est compliqué d'utilisation pour un public non avisé. Les tweets restent énigmatiques pour bon nombre d’internautes débutants, difficile d'imaginer ces derniers naviguer parmi des dizaines d’instances aux noms sans queue ni tête…
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