
Le chatbot de Nice-Matin s'est planté, mais sait maintenant ce que les lecteurs attendent de lui
Après un an d'expérience, Tibot, le chatbot développé par Nice-Matin rend son tablier. Damien Allemand, en charge du projet, revient sur les raisons de cet échec.
Intelligence artificielle Open Source
Outre sa mission de délivrer de l’information, le chatbot était capable de tenir des conversations parfois drôles avec les internautes :
« - Hey, salut Margot ! Je m’appele Ti-bot. Je suis un petit robot qui vient de naître. Mon but est de t’apporter toutes les infos dont tu as besoin.
- Tu es célibataire ?
- Je n’ai pas encore trouvé la bot de ma vie 🙁
- Tu veux dîner avec moi ? »
Ou encore
« - Je suis énervée
- Est-ce que tu as envie d’en parler ?
- Oui
- Super !
- Je veux vivre avec mon mari
- C’est bien d’avoir quelqu’un sur qui on peut compter
- C’est pas ça le problème. »
En moyenne, Tibot a envoyé 2 000 messages par jour. Problème, le robot n’a pas toujours réussi à comprendre les demandes des internautes. Leur usage assez libre de l'orthographe s'est avéré être un vrai casse tête, tandis que de leur côté les utilisateurs n’ont pas toujours réalisé que Tibot n'était qu'une intelligence artificielle et non pas un journaliste.
Bref, le bilan d’un an d’échange avec la communauté est décevant... mais extrêmement éclairant. Elle ne voulait pas d’info… elle voulait juste en donner en utilisant plein de supports différents : des photos, des vidéos ou même des alertes texte, parfois inintelligibles - « Accident voie Mathis. Gros bordel. »
Le service de chatbot est donc arrêté, pour le moment. Mais Tibot n'a peut être pas dit son dernier mot. Et peut être deviendra-t-il plus utile... pour la rédac aussi bien que pour ses lecteurs.
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