Le régulateur des médias va devoir renforcer son contrôle de la pluralité des opinions et passer au crible les chroniqueurs « engagés » des chaînes de télévision.
« C’est une dictature de la pensée… Ce sont des lobbys qui se créent et qui veulent voir disparaître CNews… C’est une décision extrêmement grave qui touche à la liberté de tous les Français… » Lors de la diffusion de Touche pas à mon Poste mercredi 14 février, Cyril Hanouna a endossé le rôle de la victime que l’on voudrait faire taire.
L’objet de son courroux ? Cette décision du Conseil d’État – la plus haute juridiction administrative – qui enjoint l’Arcom, le régulateur des médias, de « réexaminer dans un délai de six mois le respect par la chaîne CNews de ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information. » Qu'est-ce qui se cache derrière cette décision jargonneuse ?
CNews n'est plus « un service consacré à l’information »
En 2022, l'organisation Reporters Sans Frontières avait saisi le Conseil d’État face à ce qu’elle avait pointé comme une « inaction de l’Arcom » face « aux manquements de CNews. » L’ONG avait appelé plusieurs fois le régulateur des médias à mettre en demeure la chaîne du groupe Bolloré pour non-respect de ses obligations en matière d’honnêteté, d’indépendance et de pluralisme de l’information. Pour RSF, CNews n’était plus « un service consacré à l’information » comme le stipule son autorisation d’émettre, mais un média d’opinion. L’institution avait refusé cette demande, estimant que le décompte des invités politiques et sa vingtaine de mises en demeure et rappels à l’ordre étaient suffisants. Mais les choses vont devoir changer, et pas qu’un peu.
Un étiquetage politique des journalistes ?
Pour assurer une véritable surveillance de la pluralité, l’Arcom va revoir entièrement sa méthode d’analyse. Concrètement, l’institution va devoir prendre en compte les présentateurs et les chroniqueurs qui officient régulièrement sur CNews et qui sont les fers de lance idéologiques de l’extrême droite comme Philippe de Villiers ou Charlotte d’Ornellas. On comprend mieux la colère de Vincent Bolloré qui s’exprime à travers Cyril Hanouna tandis que de son côté RSF a salué « une très grande victoire pour la liberté d’information et le pluralisme dans les médias. » Reste toutefois à voir comment ce nouveau barème qui doit être effectif dans 6 mois sera mis en place. Sur CNews, on promet de se battre et d’étiqueter tous les journalistes et chroniqueurs, notamment ceux qui sont présents sur le service public.
Je crains que cette décision ne va pas changer grand chose si ce n'est que victimiser un peu plus la chaîne d'extrême droite. Ce n'est pas combattre la chaîne d'extrême droite sur le fond malheureusement surtout quand on sait que rares sont les personnalités de gauche qui s'y rendront surtout si c'est pour se faire couper la parole et insulter en permanence. Quelque chose me taraude toutefois qu'est-il pour la station de radio d'extrême droite qui en matière de pluralisme est pire que Cnews? Je crains qu'RSF a voulu faire du buzz anti-Bollore dans rien résoudre aux problèmes hélas même si l'Arcom oblige la chaine info d'extrême droite à plus de pluralisme dans les faits ça ne sera pas suivi. Nous verrons bien l'année prochaine si l'Arcom décide ou non de l'agrégation pour permettre à Cnews et C8 d'émettre. Je ne l'espère pas personnellement mais si ces chaînes de propagande d'extrême droite ne sont pas reconduites cela sera une vraie victoire pour la liberté d'expression et sans RSF.
Cnews et C8 sont les seuls médias qui ne sont ni de gauche ni macronistes.... On veut les fermer au nom du pluralisme? Et chez France Inter par ex? Il y a du pluralisme? Ahaha quelle hypocrisie!
Cnews et C8 sont les seuls médias qui donnent la parole à des citoyens ordinaires pour témoigner de la vie en général (vous connaissez un seul média de gauche qui fait ça ?)