La nouvelle règlementation sur la protection des données a eu un effet inattendu : celui d'expulser les internautes européens de certains sites américains, incapables de respecter les nouvelles règles.
Conscients de ne pas répondre aux nouvelles normes du RGPD en termes de récolte et d'utilisation des données, des sites tels que USMagazine, le LA Time, le Chicago Tribune ou encore le New York Daily News ont coupé le robinet plutôt que d'enfreindre les nouvelles règles. Et pour cause, selon le règlement, tout site en non-conformité risque une amende équivalent à 4% de son chiffre d'affaires ou de 20 millions d'euros (mauvaise nouvelle pour ceux qui voudraient resquiller, c'est la somme la plus élevée qui est retenue). De quoi couler les médias les plus fragiles et les inciter à la prudence (et nous priver de news au passage).
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En Europe, lorsque les internautes tentent d'accéder à ces sites, ils tombent sur des messages d'erreur ou sur une page d'accueil leur expliquant la démarche :
Lorsque Numerama s'est rendu compte de ces anomalies, l'équipe a voulu s'assurer qu'il s'agissait bien d'un problème circonscrit à l'Europe. Les journalistes ont alors essayer de se connecter depuis d'autres pays dans le monde comme l'Australie, les États-Unis ou le Brésil. Le tout grâce à un VPN, un serveur qui « déguise » l'origine de la connexion pouvant faire passer un européen pour un américain. Résultat : tous les pays avaient accès au site, sauf l'Europe.
Alternatives premium ou payantes
Alors que le Washington Post a opté pour une stratégie payante pour tenter de convertir ses lecteurs en abonnés, USA Today a choisi une stratégie diamétralement opposée. Une version européenne du site a été créée, sans publicité aucune et sans collecte de data. Une espèce de version premium du site, en somme, en parfaite conformité avec le RGPD.
Les initiatives des médias américains en sont encore à leur balbutiement. Quelles vont être les conséquences sur leurs business models dans le futur ? Difficile à dire. Numerama avance qu'un schéma tel que celui d'USA Today pourrait être rentable s'il était monétisé par une régie publicitaire, ou bien devenir payant pour le lecteur, comme le Washington Post. Quant aux autres, ceux qui ont entièrement bloqué leur accès, ils affirment être en train de trouver des solutions techniques.
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