Le point commun entre une boîte qui vend des steaks, une des agendas et la dernière des bouillottes ? Elles font toutes les trois partie du monde des médias !
Hobo Nikkan Itoi Shimbun, le roi de l'agenda
Shigesato Itoi est un homme aux multiples talents. Au cours de sa carrière, il a « slashé » sur différentes disciplines avec brio. Concepteur rédacteur, essayiste, designer de jeux vidéo pour Nintendo (entre autres), comédien de voix (les voix de Mei et du père de Satsuki dans le film de Hayao Miyazaki, et, finalement, rédacteur en chef du site Hobo Nikkan Itoi Shimbun. Ce « presque » quotidien comme le définit son créateur ( « presque » parce que c’est moins contraignant que d'écrire quotidiennement, comme l’explique Shigesato Itoi à la revue spécialisée Monocle en février 2018). Le site publie de petites nouvelles et des interviews réalisées par Shigesato. À l’époque, en 1998, l’offre en média digital est restreinte et le site explose. Depuis l’entreprise de Shigesato Itoi, Hobonochi s’est agrandie et accueille 75 salariés. Le site quant à lui est devenu un référent du divertissement et de la bizarrerie chez les Nippons.
Le site est resté entièrement gratuit, sans paywall, une option qui prend pourtant de l’ampleur chez les médias. C’est d’autant plus surprenant que Shigesato Itoi était, dans les années 80, une rock star de l’industrie de la publicité. Mais l’ancien publicitaire préfère penser son média comme une communauté. La société Hobonochi a trouvé son modèle économique en commercialisant, dans un premier temps, des livres qui reprennent le contenu du site. Mais aussi des bouillottes, et surtout de la papeterie jusqu’à devenir le pape de l’agenda. Aujourd’hui, deux tiers des revenus de la boîte viennent des produits dérivés.
Beef !, le Playboy de la bidoche
À Hambourg, on ne rigole pas avec la viande. Au point qu’à Noël dernier, un calendrier de l’avent contenant 24 pièces de viande pour 59€ s'est arraché comme des petits pains. Derrière ce produit original se cache « Beef! », un magazine entièrement consacré à la viande publié par Gruner+Jahr, un groupe de presse allemand qui concentre une cinquantaine de publications outre Rhin. Dans ce magazine, le parti pris est de traiter la viande comme un modèle. Alors, en une, des photos de steaks, la plupart du temps, et des doubles pages entières de photos en gros plan, le tout dans un esprit « Playboy ». Preuve de l'engouement pour la bidoche, le premier numéro de la revue a été vendu à 50 000 exemplaires. Aujourd’hui, la revue compte 25 000 abonnés à 12 € le numéro. en plus de ces jolis chiffres, un quart des revenus proviennent de la vente de licence pour les produits dérivés, de la vente d'ustensiles et de livres de recettes. Depuis 2005, G+J a même créé un département spécial pour gérer l’ensemble des licences qui vont du simple burger au grill « Beefer » à 850 €. A table ?
Cottage Life, la cabane au Canada
Les Canadiens ont une passion pour le « Cottage » - non, pas ce fromage blanc granuleux que l’on trouve en pharmacie mais pour leur résidence secondaire au bord des nombreux lacs que compte le pays. Alors, quand le magazine est lancé en 1988, le succès est immédiat. La foule se précipite sur la publication qui aborde autant la construction d’un ponton pour un bateau que des articles sur l’arrière-pays. 1,4 millions de canadiens achètent la revue chaque année. Le concept est également décliné sur le web et même sur une chaîne câblée d’environ 5 millions d’abonnés. Mais le vrai secret de la réussite du média sont les deux salons organisées chaque années par la marque. Ces foires sont devenues l’un des événements principaux du pays avec pas moins de 70 000 tickets vendus.
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