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L'homme qui valait 160 000 magazines veut partager ses trésors avec vous

Un ancien scénariste de MTV a accumulé la plus grande collection au monde de magazine selon le Livre Guinness des records. Pour consulter une revue, il vous en coûtera 85 € de l’heure (et un aller-retour à Londres).

Tous les magazines du monde vont au paradis… aux archives Hyman. Un ancien scénariste de MTV, James Hyman, a transféré sa collection de revues dans un entrepôt de 900 m2 à Woolwich, en banlieue de Londres. L’ancienne fonderie du XVIIIe siècle héberge les 160 000 ouvrages de papier glacé, amassés par l’ancien employé de la chaîne télévisée américaine. C’est la plus grande collection privée selon le selon le Livre Guinness des records. Le New York Times a eu la chance d'y pénétrer.  

“Raconte-moi ton salut nazi”

James Hyman n’a pas toujours été collectionneur compulsif (mis à part les 40 000 CD dont il a dû se défaire, faute de place, lorsque sa femme attendait un enfant). Il s’est intéressé petit à petit aux magazines alors qu'il était auteur chez MTV. « Si tu vas interviewer David Bowie, tu n’as pas envie de lui demander quelque chose du genre “Eh, l’ami, quelle est ta couleur préférée ? ”. Tu veux plutôt jeter un coup d’oeil aux revues qui le mentionnent et lui dire plutôt : “Raconte nous cette fois où tu as fait un salut nazi à la station Paddington en 1976”. Tu veux être comme un avocat qui prépare un procès », explique James Hyman au New York Times.

Première Une de Kate Moss et journal de hackers

L’équipe des archives connaît son sujet sur le bout des doigts et sait dénicher de « l’or visuel», comme l’appelle le collectionneur. On y trouve l'introuvable : d’anciennes fausses publicités de la revue Mad qui se moquent de l’industrie du tabac, la première couverture de magazine de Kate Moss (The Face, 1990), celle du rappeur américain Notorious B.I.G (The Source, 1992) et même une revue de hackers de 1984 baptisée 2600, « la fréquence pour passer des appels gratuitement ».

Combien ça coûte ?

L’amour du papier glacé a un prix. L’entrepôt n’est pas ouvert au public, mais il est possible d’y faire des recherches, sur demande, accompagné d’un membre de l’équipe pour 85 € de l’heure. Les étudiants, petits chanceux, bénéficient d’une réduction de 20%. Et emprunter une revue pendant trois jours ouvrables vous coûtera 56 €.

L’obsession de l’accumulation par James Hyman semble s’être calmée. Il ambitionne aujourd’hui d’étiqueter et de numériser l’ensemble de ses archives pour qu’elles puissent être utilisées par des chercheurs, des académiciens et des curateurs. De quoi l’occuper ces prochaines années.

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