Des sacs fabriqués en Corée

Contrefaçon : les marques de mode s’unissent contre Amazon

© Adli Wahid via Unsplash

La contrefaçon fait rage sur Amazon. Puisque la plateforme refuse de faire le ménage, la résistance s’organise côté marques.

Un sac Gucci pour 40$ ? Improbable, mais possible. Sur Amazon.

Bien sûr, c’est un faux. Mais ça, la plateforme s’en fiche pas mal. Le géant du e-commerce propose de tout, mais surtout du fake. C’est en tout cas ce que dénonce l’AAFA, l’American Apparel & Footwear Association, qui réunit 1 000 marques du secteur de la mode.

Contrefaçons = sanctions

Fast Company rapporte dans un article que l’association milite auprès du gouvernement américain pour qu’Amazon figure sur la liste des « Notorious Markets » . Cette liste recense les acteurs qui favorisent la contrefaçon. Si la plateforme était inscrite à ce registre, elle pourrait subir des sanctions dans les pays concernés par la démarche – à savoir le Royaume-Uni, le Canada, l’Allemagne, l’Inde et… la France !

Vendeurs louches

Dans la lettre rédigée par l’association à l’intention du gouvernement, l’AAFA pointe du doigt le manque de contrôle des vendeurs. « Tout le monde peut devenir vendeur sur la plateforme, c’est très facile. Et il n’est pas toujours évident d’identifier l’identité du vendeur. » Concrètement : en tant qu’acheteur, on ne saurait pas toujours si on a affaire à un très bon plan de la part de Gucci, ou à un revendeur douteux qui contrefait des produits. « Amazon doit aller plus loin (…) pour que son programme de protection des marques soit applicable à grande échelle, transparent, et surtout, efficace. »

Le problème aujourd’hui ? La plateforme serait plutôt dans une démarche de réaction que de proaction. Ce sont les marques qui doivent faire la démarche de dénoncer des contrefaçons, pour qu’Amazon supprime ensuite le produit incriminé.

Et la palme de la meilleure contrefaçon revient à…

Quand on connaît un peu la stratégie d’Amazon, on se dit qu’il n’y a pas grand-chose d’étonnant à cela. En effet, l’entreprise de Jeff Bezos a bâti une grande partie de son succès en copiant ceux des autres. Un article de Bloomberg révèle ainsi qu’en 2015, la plateforme a répliqué et vendu un ordinateur portable brandé AmazonBasics qui ressemblait à s’y méprendre à celui créé par Rain Design, qui a fait un carton sur le site pendant près de 10 ans.

Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Fast Company rappelle qu’AmazonBasics vend aujourd’hui des gammes de produits très divers : de la machine à café aux couteaux de cuisine en passant par des vêtements. Tous inspirés de cartons qui viennent d’autres marques.

Difficile de partir en croisade contre la contrefaçon, quand on en fait soi-même son fonds de commerce…

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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