
La Coupe du Monde rassemble derrière l’écran petits et grands. Problème : les premiers sont particulièrement sensibles aux pubs diffusées pendant la période. Et si vous pensiez que c’était un bon moyen de les sensibiliser au sport, c’est perdu : la malbouffe l’emporte.
Le doute n’est pas permis : ces actions de communication s’adressent aux enfants. « Nous avons lancé plusieurs pétitions dénonçant les pratiques marketing qui visent les enfants lorsqu’il s’agit de leur faire consommer des produits gras, salés ou sucrés », explique Mégane Ghorbani, Responsable de campagnes chez foodwatch.
Ça peut changer… mais attention aux nouveaux canaux de diffusion
« Nous ne voulons pas d’une approche uniquement basée sur l’interdiction de communications pendant les programmes qui s’adressent aux enfants ». Elle rappelle l’existence de la loi Gattolin, qui interdit déjà de faire la promotion de produits gras, salés ou sucrés 15 minutes avant, pendant, et 15 minutes après les programmes destinés aux enfants de moins de 12 ans sur les chaînes publiques. « Ce n’est pas suffisant : nous considérons que de telles mesures doivent s’appliquer aux enfants jusqu'à 16 ans.
En France, Coca-Cola se rapproche des YouTubeurs pour les faire apparaître sur sa « Coke TV » ou dans la « Creative House » de Fanta, Carambar fait appel à une YouTubeuse de 13 ans pour faire passer ses messages (et progresser ses marges, comme le confie Pascale Infante, directrice marketing de Carambar : « On a vu nos marges progresser de 11% par rapport à l’année dernière » ), McDonald’s envoie ses produits aux très jeunes Neo & Swan…
En France, 1 enfant sur 6 obèse ou en surpoids
Le problème, c’est qu’aujourd’hui le gouvernement estime que les industriels doivent pouvoir s’auto-réguler. « Ce n'est pas le cas : les chartes ne fonctionnent pas, on le voit bien. C’est pour cela que nos pétitions s’adressent aux politiques ». L’autre frein, c’est celui de la redevance : « certains pensent que le ministère de la culture s’opposerait à un tel encadrement à cause de l’argent généré par la publicité. C’est oublier le coût social que représente la surcharge pondérale ». La Direction Générale du Trésor a estimé ce coût à 20 milliards de dollars en 2012 – un nombre qui n’a pas été actualisé depuis. « Lorsque l’on considère la problématique dans son ensemble, on voit bien que l’Etat gagne de l’argent grâce à la publicité, mais qu'il en dépense aussi énormément pour guérir et prévenir ces maladies », conclut Mégane Ghorbani.
La pétition pour qu’une loi protège les enfants de la malbouffe est en ligne depuis le 26 juin 2018. En une journée, elle a rassemblé plus de 3 500 signatures.
[…] nous rebat les oreilles avec les risques liés à une alimentation déséquilibrée. Ces avertissements concernent surtout notre santé. Mais on a tendance à occulter totalement le fait que le sucre […]