Chez Fleury Michon, David Garbous défend une agriculture plus raisonnée et plaide pour plus de transparence dans la conception des produits agro-alimentaires. Rencontre avec un directeur marketing iconoclaste.
Pourquoi prendre le risque du changement lorsque l’on est une entreprise bien installée comme Fleury Michon ?
On constate aujourd’hui les effets collatéraux mais on peine encore à inventer un nouveau modèle malgré l’urgence de la situation. Si nous continuons d’agir comme nous le faisons à l’échelle de 9 milliards d’habitants, on sait très bien que cela va très mal se passer. Pas besoin de refaire des études ! Nous avons une responsabilité collective et individuelle.
On entend souvent dire que les consommateurs sont « schizophrènes » : ils déclarent vouloir consommer des produits bio, sains, durables mais,en réalité, ils ne le font pas. Quel regard portez-vous sur cette affirmation ?
Pour exemple, à mon arrivée chez Fleury Michon en 2013, les équipes avaient fait un travail sur le surimi en supprimant les conservateurs (glutamate, sorbitol, polyphosphate…), en adoptant une pêche responsable. Une démarche très compliquée en R&D et très coûteuse sur le plan des achats. À cette époque, nous n’avions pas changé le pack pour le faire savoir. Conséquence : dans un rayon où tout le monde racontait sensiblement la même histoire, l’achat malin résidait dans la référence la moins chère. Il faut faire savoir cet engagement et le changement qu’il implique. Si vous ne racontez pas de manière proactive et signifiante votre différence, les consommateurs iront toujours vers le produit le moins cher. Quand nous avons communiqué sur ces choix, en invitant les consommateurs à venir vérifier par eux-mêmes, nous sommes passés de – 5 % sur le business à + 12 %.
"Fleury Michon est l’industriel qui a fait le plus d’efforts de transparence" ➡️Fiers de voir notre démarche porter ses fruits. Nous irons encore + loin dans cette démarche de #transparence pour #MangerMieux demain ? https://t.co/LwiYdBrzQZ
— Fleury Michon (@FleuryMichon) May 7, 2018
Est-ce une stratégie transposable à d’autres marchés ?
Comment initier ces démarches ? Tout le monde est d’accord avec le discours mais la mise en place est souvent douloureuse…
Ce papier est paru dans le hors-série “Benevolence” réalisé par L’ADN Studio en partenariat avec l’agence Change.
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