Apru00e8s des mois du2019absence et une u00e9dition marseillaise placu00e9e sous le signe de lu2019u00e9mancipation, les Napoleons retrouvent leurs quartiers arlu00e9siens. Au programme : une u00e9dition centru00e9e sur les plaisirs, dans leur dimension universelle et syncru00e9tique.
Parlez-vous du thème que vous avez choisi, le plaisir. Voulez-vous faire de cette édition un manifeste hédoniste ?
Mondher Abdennadher, Olivier Mouliérac (fondateurs) et Florence Rosamel (Responsable de programmation) :
Pour cette édition, nous avons souhaité rappeler les vertus du plaisir, dans une forme de résistance après des mois de morosité. Alors évidemment, nous l’avons rappelé dans notre cadrage éditorial, il peut paraître déraisonnable de parler de plaisir en période de crise sanitaire où l’on compte nos morts et alors que la maison brûle, littéralement, comme c’est le cas en Amérique de l’ouest. Pourtant, nous souhaitons explorer cette émotion fondamentale avec humilité, car elle relève de l’universel et nous concerne toutes et tous. Il s’agit de revenir aux fondamentaux, retrouver l’art de vivre ensemble et le sens du contact. Après des mois où nos esprits ont été saturés de chiffres, de prévisions et d’analyses, il nous semble que c’est ce dont les gens ont cruellement besoin aujourd’hui !
Quels seront les temps forts de cette édition ?
M.A., O.M. et F.R. : Nous allons explorer la notion de plaisirs dans toute sa transversalité, sans tabous. Bruno Laforestrie, auteur de l’essai Hash, la honte de la République (JCLattès, 2020) viendra nous parler des enjeux sanitaires liés à la dépénalisation des drogues douces. Federico Isaac Procopio, qui est moine bouddhiste et psychanalyste évoquera le plaisir de l’ascèse et de la méditation. Avec François Alu, premier danseur de l’Opéra de Paris et Marion Chaygneaud-Dupuy, alpiniste et première femme a avoir gravi trois fois l’Everest, nous parlerons du plaisir que l’on peut trouver dans l’effort. Il sera également question de plaisir des sens. Le parfumeur Francis Kurkdjian sera chargé de nous faire découvrir comment éduquer notre odorat. Le off sera orienté sur la découverte expérientielle avec des activités de massage notamment. Et nous ne ferons pas l’impasse sur la dimension de plaisir physique et sexuel. Il nous a semblé important d’aborder cet aspect tant il parait déterminant à l’heure de #MeToo et des évolutions des pratiques sexuelles. Il y a dans le plaisir un lien évident avec la matérialité du corps, mais aussi ses enjeux politiques.
Olympe de G., Maia Mazaurette, Bébé Melkor-Kadior…Vous accueillez pour cette édition des activistes féministes et queer. Que peut-on attendre de leurs interventions ?
M.A., O.M. et F.R. : L’évolution de la société nous pousse à interroger les angles morts de nos sexualités. Nous évoquerons avec elles des questions comme le droit à disposer de son corps, qui se traduisent dans les débats autour du travail du sexe et de l’assistance sexuelle. Nous parlerons également d’asexualité et d’aromantisme. Mais aussi de l’évolution de nos pratiques sexuelles.
Ces thématiques font écho à votre engagement en faveur de l’égalité femme-homme, que vous concrétisez avec votre fonds de dotation NVP (Napoleons Venture Philanthropy). Parlez-nous de la cause et des lauréates que vous accompagnez cette année.
M.A., O.M. et F.R. : Le programme Venture Philanthropy des Napoleons soutient des initiatives relevant d’une innovation sociale, inclusive et responsable. Cette année, nous avons fait le choix de mettre en avant la cause de l’égalité femme-homme, en écho avec le Forum Génération Egalité qui se tenait du 30 juin au 2 juillet à Paris. « Gender equality is everyone’s business », les femmes que nous accompagnons portent donc chacune des projets qui oeuvrent en faveur de cette égalité effective. Rana Hamra de l’ONG Humanity Diaspo, active sur les sujets de précarité hygiénique, a ainsi pu dépêcher une responsable de plaidoyer pour suivre le Forum Génération Egalité. Alice Apostoly et Déborah Rouach, de l’Institut du Genre en Géopolitique (IGG) seront chargées de remettre un rapport à l’issue du Forum, et de s’assurer que cet évènement sera suivi d’actions concrètes. Enfin, nous soutenons Diariata N’Diaye et son projet Résonantes, un bracelet connecté pour protéger les femmes victimes de violences sexistes.
De quelle manière les accompagnez-vous ?
M.A., O.M. et F.R. : Cette initiative est financée par notre communauté. Cela peut être du mécénat de compétences, de l’aide financière ou bien du mentoring. Nous invitons tous nos membres et partenaires à rejoindre le programme et à contribuer en fonction de leurs champs d’expertise.
Où en est le projet de Villa Napoleons à Arles ?
M.A., O.M. et F.R. : Il avance ! Nous souhaitons faire de cet espace une Villa Médicis de l’innovation, ouverte sur le territoire et pensée en partenariat avec les acteurs associatifs locaux. Nous l’avons pensée comme un lieu de résidence, destiné à accueillir des programmes d’innovation mais aussi une programmation culturelle ouverte au grand public. Les travaux débuteront à la fin de l’année, pour une ouverture au premier semestre 2023.
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