Le partage sur les réseaux sociaux a été divisé par deux depuis 2015. Cette baisse n’affecte pas tous les éditeurs de contenus de la même manière. Ceux qui utilisent la mécanique du clickbait sont fortement pénalisés. Tant mieux ?
Le système de
clickbait est-il sur le déclin ? Oui, à en croire
un rapport publié par BuzzSumo. La société de curation a passé au crible les données de partage de plus de 100 millions d’articles publiés depuis 2015. Elle en a conclu que
le taux de partage sur les réseaux sociaux a baissé de 50 % par rapport à 2015. À l’époque, ces papiers étaient partagés 8 fois en moyenne contre 4 aujourd’hui. Et seuls 5 % des contenus étudiés obtiennent plus de 343 partages.
Les sites inégaux face à la baisse
Cette baisse a un impact différent selon la qualité de l’information publiée par les sites. Upworthy ou BuzzFeed, connus pour favoriser le clickbait, ont vu leur taux de partages dégringoler depuis 3 ans. En revanche, les sites aux contenus qualitatifs comme ceux de la Harvard Business Review, du New York Times ou The Economist ont vu leurs partages augmenter. Par exemple, l’année dernière, la Harvard Business Review a vu sept de ses articles battre des records sur les réseaux. Il en va de même pour The Economist avec deux hits sur la même période.
Saturation du marché
De multiples facteurs peuvent expliquer la baisse des partages. La
saturation d’articles sur les sujets de buzz ou trending topics en est une. Plus le nombre de contenus publiés augmente, plus le nombre de partages baisse. En somme,
plus un article « fait du bruit », plus il est difficile de se faire entendre. BuzzSumo cite l’exemple du
bitcoin, sujet populaire fin 2017, période à laquelle 40 000 articles ont été publiés. Difficile dans ces conditions archi-concurrentielles de se détacher et de capter l’attention des internautes.
Par ailleurs, le trafic en provenance des réseaux sociaux a baissé tandis que celui venant de Google a augmenté. Une tendance qui n’est pas nouvelle mais qui ravit les annonceurs alors que Facebook modifie régulièrement son algorithme pour réduire la viralité des articles.
Augmentation des partages privés
Google n’est pas la seule source d’augmentation de trafic. Une nouvelle tendance émerge, celle du partage privé via des messageries comme Slack,
WhatsApp, Messenger, WeChat ou Viber dont l’usage surpasse maintenant celui du top 4 des apps médias (Facebook, Instagram, Twitter et LinkedIn).
Les médias à la ligne éditoriale forte peuvent compter sur une audience qualifiée qui n’hésite pas à relayer l’information. Ils semblent finalement gagner la course sur le long terme.
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