La Chine a ordonné aux agences du gouvernement central et aux entreprises soutenues par l'État de remplacer les ordinateurs de marque étrangère par des alternatives nationales dans un délai de deux ans.
Cette opération s'inscrit dans la continuité d'une directive gouvernementale chinoise de 2020, révélée par le Financial Times, qui indiquait que tous les matériels et logiciels étrangers de l'administration du pays devaient être remplacés par leur équivalent national. Cette décision faisait suite, entre autres, aux mesures de l'administration Trump de bannir Huawei du territoire américain. Si depuis les sanctions à l'encontre du géant technologique chinois ont été assouplies, de son côté Pékin poursuit son éradication des technologies étrangères de ses organes les plus sensibles.
Une nouvelle forme de protectionnisme technologique ?
Au retour de la pause de mai, le personnel des universités, des préfectures, des écoles ou encore des administrations gouvernementales a ainsi été invité à échanger les PC étrangers au profit d'alternatives locales fonctionnant sur des logiciels d'exploitation développés dans le pays. L'opération, mandatée par les autorités du gouvernement central, devrait permettre à terme de remplacer au moins 50 millions de PC au seul niveau du gouvernement central, ont déclaré des sources proches du dossier au média Bloomberg.
Si cette décision peut être interprétée comme une punition commerciale envers les États-Unis (principaux fournisseurs de matériels et de composants électroniques), elle révèle également la volonté de Pékin de maîtriser et contrôler sa sécurité informatique. En effet, en utilisant des équipements nationaux la Chine s'assure que des puces ou logiciels espions ne transmettent pas d'informations à l'étranger.
Un sujet que la Chine connaît bien, puisqu'en 2018 elle avait été prise en flagrant délit d'espionnage à la suite de la découverte de micropuces chinoises cachées dans des matériels américains. « Au moins trente entreprises sont touchées – depuis au moins 3 ans – par ce piratage, ainsi que des agences d'État dont le département de la Défense et la CIA. La puce, de la taille d'un grain de riz, permet d'effectuer de l'espionnage informatique à distance », indiquait TV5 Monde.
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