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Crypto, pari sportif, day trading : Les trois piliers de la Bro-Économie

© Joe Calomeni

La présidence de Trump va-t-elle accélérer l’essor de la « Bro-Economy », un écosystème ultra-financier et méga spéculatif ?

Quelle est la promesse économique de Donald Trump ? Durant la campagne, on a pu voir le candidat républicain articuler son programme autour de la fermeture des frontières et de la hausse drastique des tarifs douaniers afin de stimuler au maximum le marché intérieur. Ce projet, qui est déjà très critiqué car il pourrait faire bondir l'inflation aux États-Unis, ne fait toutefois pas peur à une partie de l'électorat de Trump qui a l'impression d'avoir élu son messie. Il s'agit des « bros », ces hommes souvent jeunes qui rêvent de devenir millionnaires très vite, à coups de paris et de spéculation. Pour mieux cerner cet écosystème qu’il nomme la « Bro-Economy », The Atlantic en a identifié les trois piliers fondamentaux : les cryptoactifs, le day trading et les paris sportifs.

La crypto : plus vite, plus fort, plus haut !

Il y a cinq ans, Donald Trump écrivait sur son compte X : « Je ne suis pas un fan du Bitcoin et des autres cryptomonnaies, qui ne sont pas de l'argent et dont la valeur est très volatile et basée sur du vide. » Il a changé d'avis. Cinquante jours avant sa réélection, le candidat affichait son soutien au développement des cryptomonnaies lors d’un live X sponsorisé par World Liberty Financial, le nouveau projet de cryptoactif porté par la Trump Organization. « Si le pays ne développe pas son écosystème de cryptomonnaies, martèle-t-il alors, nous ne serons pas les plus grands, et nous devons être les plus grands et les meilleurs. C’est très jeune et en pleine croissance. Et si nous ne le faisons pas, la Chine le fera. »

Pour The Atlantic, l’intention est claire : le nouveau président élu promeut « un système permettant de devenir riche rapidement, et non un système qui semble conçu pour enrichir ses clients ». Une méthode qui ressemble en tout point à la stratégie économique déjà mise en place par les cryptobros. Ces derniers n’ont donc pas de souci à se faire : pendant encore au moins quatre ans, les cryptos devraient assurer de l'hyper croissance à quelques-uns (cf. le Dogecoin d'Elon Musk, valorisé depuis l'élection du 5 novembre et la création du DOGE - pour Department of Government Efficiency – à 66 milliards de dollars).

Le day trading : Investissement minimum, sans engagement

Le day trading version bro n’a rien à voir avec la spéculation à court terme des opérateurs de salles de marché traditionnels. Il s’agit là de boursicoter, le temps d’une séance, sur des actifs ultra-spéculatifs, le but étant de miser sur les fluctuations entre le début, la fin et parfois même en cours de séance.

Sauf que, pour mettre toutes leurs chances de leur côté, les trader bros cherchent à influencer le marché. Ils se mettent d’accord sur YouTube ou le subreddit WallStreetBets pour mener des actions coordonnées. Par exemple, ils peuvent « acheter une certaine action dans le but explicite de tromper un fonds spéculatif qui avait parié que l’action baisserait », documente la journaliste Annie Lowrey.

Ces opérations de trading sont rendues possibles grâce à la démocratisation des marchés financiers. Depuis dix ans, des particuliers peuvent proposer des transactions sans commission via la société Robinhood et son application. Malgré la prise de risque maximale que représente le day trading, pour les trader bros, les avantages sont multiples : pas d’investissement minimum et aucun engagement (à chaque fermeture de séance, les positions sont clôturées).

Les paris sportifs : à fond la forme

Légalisés au niveau fédéral en 2018, les paris sportifs rapportent désormais des milliards de dollars aux opérateurs privés. Dans une trentaine d’États, les paris en ligne sont aussi autorisés. À ce stade, on estime que deux Américains sur cinq font des paris sportifs.

Un parieur en ligne sur quatre a déjà parié plus de 500 $ en une seule journée. Du petit-lait pour les bros qui maîtrisent déjà tous les codes de la discipline. En 2022, les Américains ont misé 120 milliards de dollars sur leur club et/ou leurs sportifs préférés, soit deux fois plus qu’en 2021. Largement de quoi acquérir quelques fractions d’actions le temps d’une journée tout en gérant son crypto wallet.

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