La série phénomène revient pour une troisième saison sur Netflix en octobre. Créée à partir du webcomic du même nom par Alice Oseman, cette histoire d’amour adolescente a immédiatement captivé le public.
Les fans de romance vont être comblés. Heartstopper est de retour pour une troisième saison sur Netflix. Cette série raconte les histoires d’amitié et d'amour entre Nick et Charlie, deux adolescents britanniques, respectivement gay et bisexuel, et promet de passer d'une romance feel good à une ambiance plus sombre. De son côté, le public est déjà prêt à accueillir ce que beaucoup considèrent comme un classique de la plateforme. En 2022, première année de sa diffusion, la série avait obtenu un taux de 100 % auprès des critiques sur Rotten Tomatoes, tandis que les téléspectateurs l’avaient regardée pendant près de 24 millions d'heures. Les deux saisons se sont régulièrement retrouvées en tête du classement des séries les plus regardées, tout en générant plus d’un milliard de vues sur TikTok grâce aux hashtags #Heartstopper et #NickAndCharlie.
Comment expliquer la recette de ce succès ?
Avant d’être une série à succès, Heartstopper a vu le jour en 2016 sous la forme d’un webcomic signé Alice Oseman. Le succès de ce projet a été rapide : en quelques mois, des milliers de lecteurs se retrouvaient chaque semaine pour découvrir la suite des aventures des deux adolescents. Oseman propose une représentation LGBTQ+ non stéréotypée, tout en abordant de manière tendre et positive des thèmes comme l’acceptation de soi, le coming-out et les relations adolescentes. La bande dessinée s'inscrit également dans une tendance plus large observée dans les récits LGBTQ+, notamment avec l'essor des Boys' Love (BL), un genre populaire né au Japon qui met en scène des romances homosexuelles masculines. Dans la pure tradition de la fan culture, de nombreux internautes ont repris les personnages à leur compte pour les faire vivre à travers des dessins et des histoires alternatives.
Fanfiction et diversité : une révolution dans la culture populaire
Longtemps marginalisée, la fanfiction est devenue une force majeure dans la culture populaire, notamment sur des plateformes comme Wattpad et AO3 (Archive of Our Own). Pour Hélène Breda, experte en fanfiction et en communautés numériques, cette forme de création « a permis aux communautés queers de se voir enfin représentées dans des récits où elles étaient souvent ignorées ou mal comprises. » Ce rôle crucial n’a d’ailleurs pas échappé à Netflix. En adaptant Heartstopper, la plateforme a su exploiter le potentiel d’une communauté déjà engagée. En s’attaquant à des niches spécifiques, la plateforme peut garantir une audience fidèle et engagée, qui contribue activement à la promotion du programme sur les réseaux sociaux. Comme l'explique Hélène Breda : « Les plateformes comme Netflix ont compris que la fanfiction et les communautés qui en émergent ne sont pas de simples hobbies de niche. Ce sont des réservoirs d’idées créatives et de récits qui captivent et engagent les audiences de demain. »
Vers un avenir où la fanfiction règne en maître ?
Ce phénomène ne se limite pas à Heartstopper. Des œuvres comme Welcome to Night Vale, un podcast qui a généré des millions d'écoutes et une prolifération de fanfictions, ou encore la websérie Carmilla, qui modernise une nouvelle gothique, montrent que la fanfiction est devenue une source de création majeure. Même le jeu vidéo s’y met, avec Dream Daddy: A Dad Dating Simulator, également inspiré des centaines de fanfictions queer explorant les relations entre les personnages.
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