Des étoiles blanches du drapeau US, un bage vote et ds cryptos

Qui sont ces électeurs pro cryptos convoités par Donald Trump et Kamala Harris ?

Aux États-Unis, un nouvel électorat « pro cryptos » se dessine. Minorités ethniques, jeunes urbains branchés ou antisystème, le profil de ces électeurs est très varié, mais assurera peut-être le dernier « swing » pour décrocher la Maison-Blanche.

Difficile de dresser le profil type des détenteurs de cryptomonnaies, tant leurs motivations sont différentes. Au cœur de cette communauté informelle et hétéroclite, on trouvera la GenZ, et ceux qu’on appelle les nouveaux actifs. Attirée par les promesses d'enrichissement rapide, la jeunesse américaine entretient une défiance croissante envers les institutions financières traditionnelles. Les dettes scolaires, le coût élevé du logement et l'inflation ont poussé cette génération désenchantée à remettre en question un système financier jugé obsolète.

De l'urbain au redneck

« Il vient peut-être bien de me convaincre », lâchait ainsi un jeune Américain travaillant dans la Tech venu écouter Donald Trump à l’occasion de la conférence Bitcoin à Nashville, en précisant qu’il n’avait jamais voté pour personne. Preuve, peut-être, que le sujet du Bitcoin et des cryptomonnaies pourrait faire gagner de précieuses voix dans le duel entre Kamala Harris et Donald Trump.

Mais ce ne sont pas seulement les jeunes urbains technophiles qui se tournent vers les cryptos. L’Amérique profonde a également son lot d’aficionados du Bitcoin. Sortes de « rednecks high-tech », les citoyens des zones rurales, souvent conservateurs, sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les nouvelles technologies financières, au détriment du bon vieux billet vert.

Complotistes révolutionnaires

Outre les perspectives d’enrichissement, ces Américains avancent aussi des raisons politiques. Protéger la « vie privée » ou  « ne pas faire confiance aux banques » fait partie de leurs motivations, révèle une étude de la Réserve fédérale des États-Unis. Le Bitcoin séduit ainsi les communautés les plus marginales, à l’instar des  « citoyens souverains » ou des communautés QAnonLe fameux slogan de Donald Trump « Make America Great Again » s’est même décliné sous la forme d’une cryptomonnaie-mème, le $MAGA.

Ces « conservateurs révolutionnaires », antisystème et laissés-pour-compte du rêve américain, sont l’audience favorite de Donald Trump. « Les Américains sont essorés par les grandes banques et les élites financières depuis trop longtemps », a écrit le candidat républicain sur son réseau social Truth Social. En ligne, les partisans des cryptomonnaies s’immiscent dans la campagne à coups de posts virulents contre Kamala Harris, favorable à une régulation plus stricte des actifs numériques, perçue comme anti cryptos. « Si vous votez pour Kamala et que vous vous souciez des cryptos, vous êtes un attardé », s’emporte un influenceur.

Les minorités ethniques : un électorat également convoité

Plus surprenant, les minorités ethniques sont surreprésentées dans les utilisateurs de monnaies numériques. « L'utilisation de ces nouveaux produits [les cryptomonnaies, Ndlr] tend à être plus élevée chez les adultes à faible revenu et chez les adultes noirs et hispaniques », note la Réserve fédérale américaine. Donald Trump espère certainement capter cette frange électorale dans certains territoires, par exemple dans l'Arizona, où 30 % de la population est d'origine latino, souvent tentée par le vote démocrate.

C’est dire à quel point « l’électorat crypto » rassemble des profils très variés, avec des intérêts divergents, voire parfois complètement opposés. Mis bout à bout, cet électorat protéiforme pourrait s’avérer stratégique dans les États prêts à basculer d’un côté comme de l’autre, les « swing states ».

Un bluff orchestré par l'industrie crypto ?

Toutefois, pour la chercheuse Molly White, l’importance du Bitcoin et des cryptos dans le choix des électeurs est largement exagérée. « Depuis quand la politique en matière de cryptomonnaies est-elle devenue une question électorale ? », écrit-elle sur son blog consacré à la critique des actifs numériques. La faute, selon elle, à l’intense lobby d’une industrie de plus en plus puissante et avide d’attirer de nouveaux clients. Ainsi, Coinbase multiplie les études allant dans le bon sens. L’entreprise leader dans l’échange de cryptomonnaie clame que 56 millions d’Américains possèdent des actifs numériques, s’appuyant sur des études en partie biaisées.

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