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Menu dopamine : assurer sa dose

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Balade au soleil, poire fraîche et séance improvisée de Taï-Chi dans son salon. Vous reprendrez bien un peu de dopamine ?

Le « menu dopamine » est la dernière expression née en ligne pour décrire la pratique somme toute banale consistant à assurer un équilibre dans sa journée en y intégrant des activités dites saines et tonifiantes. « J'ai oublié comment m'amuser, alors je passe une heure à scroller en fixant le néant », chantonne Kristen en dansant dans une vidéo TikTok. Plutôt que de bosser 12 heures par jour, courbée à son bureau, avant de s’effondrer pour faire défiler les tweets sans intérêts sur son téléphone, Kirsten s'est dessiné un menu dopamine sur-mesure. Et cela se passe comme au restau.

C'est quoi un menu dopamine ?

Il y a d'abord les hors-d’œuvre, c’est-à-dire les activités rapides qui procurent un regain de joie en moins de 10 minutes. Pour Kirsten, cela prend la forme d'une rapide balade à pied écouteurs sur la tête, d'un fruit frais ou d'une séance de danse en solo improvisée. Viennent ensuite les plats principaux, à savoir les loisirs qui tiennent vraiment à cœur. Dans son cas, enfiler une queue de sirène pour nager dans une piscine, faire une séance de yoga ou déjeuner avec une amie. Place après aux en-cas, c'est-à-dire les choses que l'on peut faire en même temps qu'une tâche ennuyeuse afin de la rendre moins pénible : boire un café délicieux ou bouger son corps grâce à un siège-pédale tandis que l'on fignole un Power Point. Enfin, le dessert : « les trucs classiques, les réseaux et les séries. Ils sont délicieux en petite quantité, mais peuvent devenir écœurants si l'on en consomme trop. » Kirsten n'est pas la seule à avoir adopté la pratique. Sur TikTok, les #dopamenu et #dopaminemenu comptent déjà respectivement plus de 39 000 et 355 000 vues.

@thecenteredlife

👇how to use your dopamine menu👇 Does anyone else get anxious on the weekends because you don’t know what to do with free time?? So you just scroll the whole time?? Just me??? Having a “menu” to remind me of the things that actually help me feel joyful, grounded and connected to my body has alleviated some of this “free-time anxiety” and helped me pepper some brain boosts into boring workdays too! I know it seems silly— like it’s just a piece of paper, lol— but for me, it helps to keep these reminders visible so I can default to dessert just a liiiitle bit less 🙏 Please share what you’d put on your menu? What are your favorite entrees and appetizers? ❤️ if you’d like to swipe my printable, it’s in the bi0 or this is an easy one to make yourself 🌈✨ big thank you to @Jessica McCabe for creating the OG video that inspired this! #mentalhealth #mentalhealthawareness #procrastination #productivity #adhd #adhdinwomen #dopamine #adhdproblems #productivitytips #motivation #anxiety

♬ original sound - Kristen | The Centered Life Co

La détox de la dopamine

Sur le papier, l'ambition est simple : il s'agit de favoriser le bien-être aux shots de dopamine procurés par les réseaux. Avant les menus dopamine, on parlait d'ailleurs de « dopamine detox » ou « dopamine cleanse » : une désintoxication de la dopamine. En 2022, le Urban Dictionary la définit ainsi : « Juste un terme très sophistiqué pour dire sortir plus souvent. » Il s'agissait en gros d'éteindre son ordi pour s'aérer la tête, histoire de tenir sous contrôle notre dépendance croissante aux écrans. « [La dopamine detox] implique d'identifier les comportements vers lesquels vous vous tournez trop fréquemment pour un coup de pouce rapide (principalement des choses comme les médias sociaux, les jeux vidéo et la télévision), puis de faire une pause de quelques jours à une semaine. L’objectif est de recalibrer ce que votre cerveau perçoit comme une récompense », résume le Time.

Les origines du menu dopamine

Le concept de menu dopamine a été formulé pour la première fois par la youtubeuse américaine Jessica de la chaîne How to ADHD, principalement dédiée à l'analyse de la neurodiversité et des troubles déficitaires de l'attention et d'hyperactivité (TDAH, ou ADHD en anglais). Ici, on apprend que les cerveaux TDAH ont besoin d’énormément de stimulation : « La plupart d'entre nous [comprendre : les gens souffrants de TDAH] ne passons pas des heures à scroller sur les réseaux car nous pensons que c'est une bonne manière de nous occuper ; nous sommes en recherche de la stimulation dont nous avons besoin pour fonctionner. Malheureusement, les sources rapides et faciles de dopamine vers lesquelles nous avons tendance à nous tourner ne sont souvent pas suffisantes pour nous satisfaire. (...) Alors nous passons un temps fou à errer sur les réseaux sans vraiment passer un bon moment. » (Ce constat s'applique à peu près à tout le monde, mais passons.) La solution évidente qui s'impose (faire autre chose que de zoner sur Twitter) n'est pas si facile à mettre en place. Pour la youtubeuse, cela reviendrait à se rendre sans liste au supermarché pour acheter des des produits sains et nourrissants, alors que l'on est affamé et que les tablettes de chocolat et les biscuits salés sont juste là dans les rayons.

Laure Coromines

Laure Coromines

Je parle des choses que les gens font sur Internet et dans la vraie vie. Fan de mumblecore movies, de jolies montagnes et de lolcats.

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