Planète

Le Financial Times propose un jeu pour sauver le monde du dérèglement climatique

Climate Gate, un jeu créé par le Financial Times, vous met dans les bottes d’un dirigeant qui doit faire des choix pour contenir les effets du réchauffement climatique. Plus facile à dire qu’à faire.

Que le Financial Times propose un jeu, c'est déjà intrigant. Mais qu'en plus, son but consiste à apprendre à mieux gérer les effets de la crise du climat... forcément, on a envie de tester. Pour l'occasion, je ne suis plus seulement David-Julien Rahmil, je deviens votre nouveau ministre global pour les générations futures. Mon objectif principal est de sauver la planète du dérèglement climatique en maintenant la montée de température globale en dessous de 1,5 degré. Pour cela, je dois réduire à zéro les émissions de dioxyde de carbone liées à la production d’énergie d’ici 2050, mais aussi protéger les populations et la Nature, gérer les autres émissions de gaz à effets de serre et faire en sorte que notre planète reste habitable. Les solutions existent mais j'ai du pain sur la planche.

Et si on en finissait avec le charbon

La manière de jouer est relativement simple. Je dois prendre une série de mesures censées réduire les émissions de carbone dans différents secteurs comme la production d'énergie, le transport, l'industrie, l'habitat ou l'agriculture. Chaque action me coûte un certain nombre de « points d’effort » et plus ces dernières sont drastiques, plus je dépense de points. Mes premières mesures consistent donc à interdire la construction de nouvelles centrales à charbon et de fermer progressivement celles en activité d’ici 2035. Je bannis aussi les chaudières au fuel et oblige les particuliers à ne pas monter leur thermostat au-dessus de 20 degrés. Pour compenser ma perte de points liée à ces mesures fortes, je peux aussi faire des investissements qui sont coûteux, mais qui me rapporteront des points plus tard. Pour la partie 2022-2025, je choisis les routes à panneaux solaires et les technologies de capture de carbone dans les usines. La première option va malheureusement s’avérer être un gouffre financier et ne produire aucun effet notable. Raté, essaye encore.

Quoi qu'il en coûte

Plus les décennies passent, plus les projets sont pharaoniques et coûteux. J’investis 4 milles milliards de dollars dans les énergies vertes, mais je décide aussi quelle part du nucléaire doit être maintenue pour générer de l'électricité. Certains investissements me rapportent des points d’efforts, mais d'autres décisions sont difficiles à prendre, comme empêcher les gens de voyager en avion ou bien réduire la part de viande et de produits laitiers de leur régime. Arrivé à 2050, j’ai épuisé tous mes points d’effort et ai réussi à maintenir la température sous la barre de 1,69 degré. 39 % des joueurs ont atteint le même résultat. Cela n’empêche pas le monde de connaître des vagues de chaleur extrême 5 fois plus importantes qu’avant l’ère industrielle.

La solution à l'angoisse climatique ?

Imaginé par les journalistes et spécialistes du storytelling du Financial Times Sam Joiner, Alexandra Heal and Leslie Hook, ce jeu donne à réfléchir. Il permet tout d’abord de rendre tangibles les enjeux du climat pour les années à venir, mais aussi de montrer à quel point les décisions à prendre sont engageantes et complexes. Je n’ai pourtant exploré qu’une infime partie des 400 actions possibles pour réduire le dérèglement climatique et les joueurs peuvent retenter la partie 4 fois avec à chaque fois des focus sur la politique, la technologie ou les enjeux sociaux. On regrettera toutefois le solutionnisme technologique qui semble imprégner le jeu. Certaines propositions comme aller sur Mars ou creuser des tunnels sous les villes pour faire rouler des voitures semblent tout droit sortir de la tête d’Elon Musk. Mais dans l'ensemble, l'expérience reste cependant moins angoissante qu’un article sur la déforestation et donne même une note d'espoir avec 43 % des joueurs qui ont bien réussi à maintenir la hausse de température sous le seuil de 1,5 degré.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

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