Une jeune fille brune allongée sur un lit devant un ordi

Ce smartphone empêche les ados de partager des nudes

© Euphoria

C’est bien la quintessence du contrôle parental que propose l’enseigne. Car la machine ne se contente pas de censurer la prise et la diffusion de photos dénudées : elle dénonce aussi les utilisateurs à leurs parents.

Destinés aux adolescents, le nouveau smartphone développé par la marque japonaise Tone Mobile, un fournisseur de service low-cost, est un rêve devenu réalité pour tous les parents inquiets… En misant sur une intelligence artificielle, le Tone e20 détecte et bloque tout contenu jugé inapproprié.

Couvrez ce sein que je ne saurais voir

Au-delà de son prix attractif (un peu moins de 200 dollars), les options de contrôle proposées par Tone Mobile ont été conçues pour séduire les parents soucieux de protéger leurs progénitures de l’envoi de clichés tendancieux. Grâce à une intelligence artificielle baptisée Filtre IA, les Tone e20 analysent la proportion de peau dévoilée lorsqu’un cliché est pris, précise Geek.com. Si cette proportion est trop importante, l’appareil n’enregistrera pas la sex pic et présentera à l’utilisateur l’écran suivant : un appareil photo barré de rouge. Bonus : en plus de limiter le temps d’écran, une option permet d’alerter les parents en cas de tentative frauduleuse… Une notification envoyée aux parents partage alors l’heure et la localisation de la tentative, ainsi qu’une version très grossièrement pixellisée de la photo en question.

Les selfies, non merci

Le lancement de ce nouveau smartphone a été annoncé lors de la Saint-Valentin. Pas distribué en France, le téléphone ne devrait toutefois pas manquer de stimuler l’imagination de concepteurs enclins à répliquer l’alléchant produit. En ces temps de revenge porn, le produit pourrait aussi tenter les adultes désireux de se prémunir contre cette pratique nauséabonde. (Benjamin Griveaux regrette peut-être avec le recul de ne pas avoir installé de contrôle parental sur son téléphone...) Avec l’explosion des deepfakes, ces vidéos qui font du faux plus vrai que nature, avoir des photos de soi qui se baladent en liberté peut faciliter des détournements d’image de plus en plus répandus. Fin 2019, l’entreprise hollandaise Deeptrace, spécialisée dans la détection des deepfake, expliquait que 96 % de ce type de photos et vidéos étaient à caractère pornographique. Et que 100% d’entre elles visaient les femmes. Doit-on forcément passer par l'auto-censure pour forcer la désintoxication numérique et ses pratiques ?

Laure Coromines

Laure Coromines

Je parle des choses que les gens font sur Internet et dans la vraie vie. Fan de mumblecore movies, de jolies montagnes et de lolcats.

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