Silhouette d'une femme se cachant les yeux avec les mains, derrière elle un avion sur le tarmac.

Honte de prendre l’avion ? Ces 4 alternatives promettent de moins polluer  

© kieferpix via Getty Images

La grande messe de l’aéronautique se déroule au Bourget jusqu’au 23 juin. Mais l’heure est plutôt au flightshaming (la honte de prendre l’avion) qu'à la célébration du secteur. Les avionneurs planchent sur de nouvelles innovations, censées alléger l’empreinte carbone de leurs aéronefs. Tour d’horizon.

Alice : un petit avion entièrement électrique

Un long courrier de 300 places totalement électrique, disons-le tout de suite : ce n’est pas pour demain. Car les avionneurs se heurtent à un problème physique pour le moment insurmontable à moins d’une rupture technologique. Les batteries électriques sont très lourdes. Et au-delà d’un certain poids, un avion ne peut pas décoller. (Ce qui n’empêche pas Easyjet de faire la promesse – irréalisable selon certains – de proposer des vols 150 places 100 % électriques entre Paris et Londres d’ici 2030). Mais pour de plus petits modèles, la motorisation électrique est déjà envisageable.

La start-up israélienne Eviation a présenté au salon du Bourget Alice : un petit avion 9 places entièrement électrique, capable de voler plus de 1 000 km à une vitesse de croisière de 520 km/h. Alice a déjà séduit une compagnie aérienne : l’américaine Cape Air, qui s’en servira pour des trajets entre deux villes des États-Unis. Il faudra attendre un peu avant de le voir dans les airs : Eviation attend la certification des autorités américaines et européennes pour pouvoir voler, explique Libération.  

EcoPulse : électrique au décollage, thermique pendant le vol

D’autres avionneurs préfèrent miser sur les motorisations hybrides. C’est le cas d’Airbus, accompagné du motoriste Safran et de l’équipementier Daher. Les trois entreprises ont présenté au Bourget EcoPulse. Un avion 6 places qui utilisera l’énergie électrique pour le décollage et l’atterrissage et l’énergie thermique durant le reste du vol, expose L’Usine Nouvelle. Le directeur Recherche & Technologie de Safran avance que cela pourrait permettre de réduire de 15 % les émissions de CO2. L’appareil est aussi un moyen de tester des technologies qui restent mal maîtrisées. Son premier vol est prévu pour l’été 2022.

Bell Helicopter : le taxi volant (et électrique) façon 5ème élément

Vous l’avez compris : l’électrique plus c’est petit, mieux c’est. Certains constructeurs préfèrent donc commencer TRÈS petit avec des taxis volants électriques ou hybrides, façon 5ème Élément. Le « Bell Helicopter » hybride de Bell et Safran entrera en production dès 2020, deux ans après avoir été présenté au CES de Las Vegas. Son design est digne d’un film de science-fiction. Il pourra embarquer 4 personnes à bord. Petit bonus : il atterrira et décollera de manière verticale. À bord : connexion Wifi et système de conférence audio.

Bref, on se doute que le Bell Helicopter ne sera pas pour le commun des mortels. Mais on se réjouit quand même de voir l’empreinte carbone des très riches réduite. Airbus a lui aussi développé un prototype de taxi volant zéro émission, qu’il a présenté au salon du Bourget. L’avionneur a précisé qu’il servira à se rendre plus vite à… l’aéroport. On repassera pour l'aspect écologique.

Solar Impulse 2, l’avion solaire 

En juillet 2016, le Solar Impulse 2 atterrissait à Abou Dhabi après un tour du monde, soit 42 000 km (en plusieurs étapes), propulsé uniquement grâce à l’énergie solaire. Cet aéronef aux allures d’albatros est le fruit de douze ans de recherche. Ses ailes sont équipées de plus de 17 000 cellules photovoltaïques aussi fines qu’un cheveu.

Cette expérience remarquable a certes permis de crédibiliser les énergies propres pour l’aéronautique, mais aucun projet d’avion solaire commercial n’est pour le moment dans les tuyaux. Bertrand Picard, l’un des deux pilotes de Solar Impulse, continue toutefois ses efforts pour développer un secteur aéronautique plus durable. Il a annoncé au Bourget le lancement d’un petit avion électrique destiné à la formation des pilotes.

EN SAVOIR PLUS :

> Mobilité en 2050 : véhicules volants, open data et micro-mobilités

> Éco-anxiété : quand le changement climatique nous envoie chez le psy

Marine Protais

À la rubrique "Tech à suivre" de L'ADN depuis 2019. J'écris sur notre rapport ambigu au numérique, les bizarreries produites par les intelligences artificielles et les biotechnologies.

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