joueur de football américain

Startups : du rêve à la réalité du marché

L'innovation fait rêver, les idées fleurissent, et on ne peut que s'en réjouir. Mais du fantasme à la réalité, le passage à l'acte peut s'avérer difficile.

« Beaucoup [de sociétés] font encore de l’algorithmique traditionnel en faisant croire que c’est de l’intelligence artificielle, mais c’est normal, quand vous mettez le tampon intelligence artificielle sur votre boîte d’informatique crapaud (peu attractive), elle vaut tout de suite cinq fois plus cher, il faudrait être très con pour ne pas mettre de l’intelligence artificielle partout même lorsqu’il n’y en a pas vraiment. » Ces mots prononcés par Laurent Alexandre, chirurgien-urologue français, auteur spécialiste de l’intelligence artificielle et chef d'entreprise, lors d’une conférence à l’USI (Unexpected Sources of Inspiration, cycle de conférences sur la transformation digitale) en juin dernier, donnent le ton. Pour exister et lever des fonds, l’abus de termes à la mode n’épargne pas le monde de l’entreprise, et plus spécifiquement celui des startups.
Il faudrait être très con pour ne pas mettre de l’intelligence artificielle partout même lorsqu’il n’y en a pas vraiment.
Un procédé d’autant plus logique pour une génération de startupers baignée dans la culture du « tous entrepreneurs », dans laquelle il faut prototyper, séduire et produire dans des temps records pour mettre rapidement des produits bêta sur le marché avant de les optimiser et les faire évoluer avec ses consommateurs. Et si l’échec est présent, il est coutume de dire que « ce n’est pas grave », puisque la culture de l’échec est vantée comme le meilleur apprentissage. « Make Mistaeks (1) », lit-on souvent.
Si la philosophie a du bon, elle est confrontée à sa réalité chiffrée. En effet, neuf startups sur dix échoueraient. La raison principale détectée par une étude menée par CB Insights (2) serait le manque de demande sur le marché pour les produits ou services créés par ces jeunes pousses, juste devant le manque de financement et le manque de compétences humaines.
Alors entre le rêve de l’entrepreneur visionnaire qui change le monde à partir d’une idée conçue dans son garage et l’application d’une idée, il y a un pas à franchir qui prend des allures de marathon.
Études de marchés, soutien financier, mise à disposition de compétences… sont autant d’éléments structurants qui manquent à une majorité de startups à en croire les chiffres. Si l’accélération des marchés poussée par les nouvelles technologies est réelle, le cadre et les contraintes restent, quant à eux, sensiblement les mêmes et nécessitent ce fameux « temps » d’analyse et de développement souvent pressurisé.

Cet article a été réalisé en partenariat avec le Groupe EDF dans le cadre des Prix EDF Pulse. L'énergie est notre avenir, économisons la !


A consulter : edf.fr/startup


(1) Expression anglo-saxonne volontairement rédigée avec une faute d’orthographe pour vanter les mérites de la culture de l’échec et de l’erreur signifiant « faites des erreurs » (make mistakes).

(2) Etude menée sur 101 startups américaines ayant échoué en octobre 2014 par CB Insights.

commentaires

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  1. Avatar Abdessatar dit :

    Oui tout à fait mais n'oublions pas les valeurs intrinsèques du promoteur (persévérance ajustement. ..)le monde est hostile et rarement réceptif

  2. Avatar Abdessatar dit :

    Oui tout à fait mais n'oublions pas les valeurs intrinsèques du promoteur (persévérance ajustement. ..)le monde est hostile et rarement réceptif

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