
Le cerveau... la nouvelle frontière à conquérir ! Après Elon Musk, c'est Mark Zuckerberg qui déclare se lancer dans ce domaine...
L’intérêt pour les interfaces cerveau-machine (ICM) passe les portes des instituts de santé : ces dispositifs, avant tout pensés pour permettre à des personnes souffrant de handicaps majeurs de retrouver une certaine autonomie (contrôle d’un exosquelette ou d’une prothèse grâce la pensée pour se déplacer ; communiquer via un ordinateur, toujours par la pensée, quand on ne peut plus parler), a déjà été emprunté par d’autres domaines et pour des personnes en bonne santé. L'ICM peut notamment être utilisé pour contrôler par la pensée des jeux vidéo, des logiciels, de la robotique ou des gadgets électroniques.
Les opportunités offertes par ces interfaces sont exponentielles.
Précurseur dans ce domaine et celui de l’informatique : Microsoft. En 2006, la firme de Redmond a en effet déposé un brevet pour un dispositif capable de reconnaître les états mentaux d’un sujet à partir de l’activité électrique du cerveau. Objectif affiché : étudier plus efficacement la façon dont les utilisateurs interagissent avec les ordinateurs, pour évaluer et optimiser les interfaces de leurs logiciels. Jusqu’ici les développeurs ne disposaient que des témoignages directs des utilisateurs, or, comme le soulignaient à l’époque Desney Tan et Johnny Lee de Microsoft : « les êtres humains sont souvent de médiocres témoins de leurs propres actions ».
Mark Zuckerberg, lui, rêve de connecter le monde et plus que tout de connecter les cerveaux par la seule pensée. Sa solution : une forme de télépathie influée par une intelligence artificielle. En 2007, il affirmait : « un jour, vous serez capable de penser à quelque chose que vos amis pourront ressentir immédiatement. »
Une lubie ? Pas si l’on en croit, les dernières déclarations de Facebook lors du F8 2017, son grand événement annuel réunissant développeurs et entreprises autour du futur de la technologie. Lors de la keynote d’ouverture, Mike Schroepfer, CTO chez Facebook, a présenté l’objectif que Facebook s’est fixé : développer des technologies donnant les moyens de construire une communauté globale. Pour atteindre ce but, Facebook va se concentrer au cours des dix prochaines années sur trois grands piliers : la connectivité, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle.
Parmi leurs projets techniques destinés à développer de nouvelles plateformes de communications innovantes, un système qui permettra aux utilisateurs de taper sur le clavier grâce à leur cerveau.
Building 8 est l’équipe de recherche et développement de Facebook qui se concentrera sur la conception de ce projet. Cette cellule est dirigée par Regina Dugan, ancienne directrice de DARPA, ancienne vice-présidente en charge de l'ingénierie et projets chez Google et co-fondatrice du groupe Google ATAP (Advanced Technology and Projects ). Elle présente cette fonctionnalité comme un « yes-no brain click qui pourrait changer fondamentalement la façon dont nous interagissons avec la technologie et nous l'utilisons. […] Nous avons pour objectif de créer un système de discours silencieux capable de taper 100 mots par minute et directement commandé par le cerveau. C’est cinq fois plus rapide que ce que vous tapez aujourd’hui sur votre smartphone. Il ne s’agit pas de décoder les pensées des utilisateurs.
Prenez le plutôt comme ceci : vous prenez beaucoup de photos et choisissez de ne partager que certaines d’entre elles. De même que vous choisissez de ne pas partager toutes vos pensées. Il s’agit de décrypter les mots que vous avez décidé de partager en les envoyant à votre cerveau. ». Son équipe travaillerait activement sur le projet pour en faire, très prochainement, une réalité. Au menu, pour l’instant, pas d’implants invasifs (même si des électrodes implantées seront testées dans les années à venir dans un cadre médical), mais l’utilisation de l’imagerie optique et l'électroencéphalographie (EEG).
Long Neuralink piece coming out on @waitbutwhy in about a week. Difficult to dedicate the time, but existential risk is too high not to.
— Elon Musk (@elonmusk) 28 mars 2017
Le mois dernier, c’est Elon Musk qui révélait s’intéresser de près à nos neurones avec la création de Neuralink, une société de recherche médicale dédié à l’étude du cerveau. Elle cherchera d’abord à traiter des maladies comme Parkinson, Alzheimer ou certains types de dépression, puis étudiera comment améliorer les performances du cerveau en lui ajoutant une interface permettant de communiquer directement avec un ordinateur. Neuralink aurait été en réalité crée en juillet 2016. Plutôt logique, lorsqu’on se souvient de ses déclarations, à la même époque, autour d’un étrange ‘lien neuronal’, à la conférence recode. Son argument ? Pour ne pas être réduit à l’état d’animaux de compagnie (en matière de capacités cérébrales) par la puissance de l'intelligence artificielle, nous devons trouver un moyen de booster l'intelligence humaine.
Creating a neural lace is the thing that really matters for humanity to achieve symbiosis with machines
— Elon Musk (@elonmusk) 4 juin 2016
Il propose donc de créer une couche numérique au-dessus de notre cerveau. « Nos yeux peuvent traiter rapidement une grande quantité d'information, mais notre système de saisie en utilisant nos doigts pour taper des messages est incroyablement lent. […] De fait, il suffit de passer par une veine ou une artère pour avoir accès aux neurones. Implantée par injection, une grille de fils de quelques millimètres seulement peut s'insinuer avec des neurones vivants et écouter sur leur bavardage, offrant un moyen pour l'électronique d'interagir avec votre activité cérébrale. » En somme, nous serions dotés d’un circuit électronique dans le cerveau permettant d'interagir directement avec les machines afin de profiter de leurs potentiels (datas, vitesse de calcul…) et ainsi réfléchir plus vite et mieux.
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