filles qui graffent a laerosol

Les friches, nouveaux lieux communs de la capitale

© Margaux Dussert

En transformant d’anciennes friches en nouveaux lieux de rencontre, de travail et de partage, nombre de collectifs expérimentent en France une autre manière de vivre ensemble.

Top artistes

WONDER-LIEBERT

Un « artist-run space », soit un lieu pensé, créé et construit par des artistes, pour des artistes. Au bord du périphérique de Bagnolet, Le Wonder-Liebert est un immeuble de cinq étages investi par des ateliers transdisciplines, un studio de musique, un autre de tattoo, et une résidence d’artistes internationale. On peut parfois dîner sur la terrasse du restaurant associatif, et goûter une programmation musicale avec jeune scène artistique française au menu.

124 avenue Gallieni, 93170 Bagnolet

LA STATION – GARE DES MINES

Porte d’Aubervilliers, l’ancienne gare à charbon a été confiée par la SNCF Immobilier au Collectif MU. On y sert une programmation artistique bien pointue qui donne envie de danser en mode festival énergisant, à ciel très ouvert. On sirote sur des palettes de bois, d’autres s’affrontent au ping-pong, et, jusqu’à une certaine heure, le spot est parfait pour laisser junior s’ébattre gentiment.

29 avenue de la Porte d’Aubervilliers, 75018 Paris

Photo de la station Gare des Mines

L’AÉROSOL

Un ancien hangar de la SNCF s’apprête à devenir pendant six mois, la place forte de l’art urbain. À l’extérieur, 300 mètres de murs offerts librement aux graffeurs, à l’intérieur 1 200 m2 pour un musée répertoriant la crème des street artists : Banksy, Blek le Rat, Rammellzee, JonOne, Invader… On peut visiter le tout en patinant, ou se la jouer buvette et pétanque, food trucks et DJ set. À visiter vite : le lieu devrait fermer le 31 janvier 2018.

54 rue de l’Évangile, 75018 Paris

 

photo de laerosol

LA GARE XP

La Gare Expérimentale, collectif autogéré et éclectique regroupant une vingtaine d’artistes. Décidés à garder les pieds en terre, ils vous proposent de venir vous ébrouer dans leurs espaces très verts. Les jeudis, c’est « jeux et jardins » pour jardiner ou juste boire un mug de  tisane, et certaines nuits « Open punk BBQ » . Ici, on est alternatif et du genre engagé, mais le tri à l’entrée n’est pas du tout sélectif : vient qui veut.

18 boulevard Sérurier, 75019 Paris

Les collectifs qui fédèrent les initiatives

PLATEAU URBAIN

D’un côté, des porteurs de projets associatifs, culturels ou entrepreneuriaux qui peinent à trouver des locaux. De l’autre, des millions de mètres carrés vides. Plateau Urbain fait le lien entre les deux pour donner vie à des espaces temporaires et furieusement créatifs. Depuis 2013, l’association a investi des dizaines de lieux, et cette année, 9 projets étaient ouverts à Paris (Les Grands Voisins, Le Wonder-Liebert, Baltard innovation…).

INTERSQUAT PARIS

Depuis 2005, Intersquat Paris mutualise une trentaine de squats, de lieux de création, de production artistique, subventionnés ou non… mais tous situés en Ile-de-France (Gare XP, 59 Rivoli, La Petite Rockette…). Le but est de renforcer les liens entre les différents collectifs, de développer des outils communs et d’assurer une large visibilité à tous les squats désirant y participer, chacun gardant ses choix organisationnels et identitaires.

photo du squat intersquat

New Agro

L’ESPACE IMAGINAIRE

Dans le secteur Montjoie du quartier de la Plaine à Saint-Denis, pas si loin du marché aux puces de Saint-Ouen, 5 000 m2 de friches ont été transformés façon centre culturel écologique. Du collectif avant toute chose, l’espace est ouvert et coréalisé avec les habitants et les associations du quartier. On y fait pousser des légumes et des événements artistiques, le tout vécu dans un très stimulant chahut.

12 rue de la Procession, 93210 Saint-Denis

LA FERME DU BONHEUR

« Permis de tout faire » : regarder des films en plein air, élever des moutons, danser à l’Electro d’Bal, défricher les remblais de l’A14, jouer du Jean Genet, produire du miel de banlieue, partager le méchoui, plonger dans la piscine paysanne (en bottes de paille) et puis débattre de tout, pourvu qu’on le fasse ensemble… Entre la cité U de Nanterre et l’autoroute, ici, ça fait vingt-cinq ans que ça braille et chahute.

220 avenue de la République, 92000 Nanterre

soiree a la ferme du bonheur


Cet article est paru dans la revue 12 de L’ADN :  Ordre et Chaos. A commander ici.


 

Béatrice Sutter

J'ai une passion - prendre le pouls de l'époque - et deux amours - le numérique et la transition écologique. Je dirige la rédaction de L'ADN depuis sa création : une course de fond, un sprint - un job palpitant.
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