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Tendance : le bleu de travail trendy malgré lui

Des usines aux podiums des plus grand défilés, le bleu de travail s’installe à présent dans nos placards. Avec sa couleur hyper pigmentée, impossible d’échapper à ce vêtement d’ouvrier qui séduit à présent les cols blancs.

On l’avait vu arriver sur les défilés des grandes maisons de couture. A présent, il s’impose dans nos garde-robes. Lui ? C’est le bleu de travail. En version combinaison, salopette ou veste, le vêtement emblématique des usines se porte désormais tous les jours, au bureau comme ailleurs. Une tendance incarnée par exemple par la chanteuse Jain qui s’affiche en combinaison Agnes B, mais qu’on retrouve aussi chez le Slip Français. Des univers plutôt éloignés du monde ouvrier

 
 
 
 
 
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@jainmusic @dianerouxel @jeanneadded @isabelle.huppert Eva Huang #黃聖依 Zhang Li #張儷 Yin Xu #殷郁 Prince & Tseng Chih-Chiao @prince_pstar & @chiaochiaotzeng Michelle Wai @michellewsn Kelly Chan @yeuklam

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Les monomaniaques du bleu de travail

Certaines marques s’engouffrent donc dans la tendance et se consacrent uniquement à cet habit azur. C’est le cas de la marque parisienne Habile. ou de la lyonnaise Cae. Chez l’une comme chez l’autre, on trouve salopettes, chemises et même pochettes à outil. Tout est unisexe et… bleu. « Un hommage au bleu de travail » d’après le site de Habile. On y met en avant la robustesse du vêtement et les valeurs d’humilité et d’ouvrage bien fait. C’est tout le nouvel imaginaire des métiers manuels qui se retrouve encapsulé dans une salopette.

 
 
 
 
 
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〰 SS'17 Transhumance 〰 ? la combi de worker Ronce #2 ?

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La salopette, 235€. Unisexe, pratique, confortable, et disponible sur notre site. ?

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En quête de sens dans le placard

La tendance semble symptomatique d’une société en quête – ou en perte – de sens. Dans les bureaux, on se demande si nous aussi on n’exercerait pas un « bullshit job » . Bref, créer quelque chose avec ses dix doigts n’a jamais été aussi sexy. Habile. s’adresse d’ailleurs aux néo artisans : ceux qui font travailler leur mains et leur esprit. Mais ces nouveaux uniformes de travail n'ont pas vocation à rester dans l'atelier. 

Comme toujours dans la mode, on n’invente jamais vraiment rien. Le photographe de mode américain Bill Cunningham avait déjà fait de cet uniforme sa tenue fétiche. En toute occasion, il arborait sa veste bleue en coton épais. Une façon de sortir du lot facilement. Un peu comme Karl Lagarfeld, mais version prolétariat.

De marqueur social à sape fashion

Ne l’oublions pas, le bleu de travail c’était avant tout un marqueur social. Imposé dans les usines à la fin du XIXe, c’est un héritage direct de la révolution industrielle. Conçu pour éviter que les ouvriers abîment leur propres vêtements, l’uniforme devient vite une façon de distinguer ceux qui font et ceux qui pensent. Les cols bleus à l’usine, les cols blancs au bureau. Pas de confusion possible. Pendant Mai 1968, porté par les étudiants, le vêtement industriel devient objet de revendication. Rien n’est donc neutre dans l’histoire du bleu de travail. Et certainement pas cette nouvelle tendance, qui flirte avec des codes bien éloignés de ceux de la mode. 

Attention, donc, à ne pas déraper. On se rappelle des critiques à l'encontre de Vans, qui avait sorti des baskets sans lacets... qui ressemblaient en tout point à celles portées par les prisonniers.


Crédit Image : Habile. - instagram : @habile.officiel

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