Deux filles sur un ring dans la série Glow

Sport de combat : les filles tombent amoureuses de la lutte

Aux États-Unis, la pratique rallie des lycéennes dans tous les États du pays.

Soutenue par une cohorte de lutteuses médaillées, coachs, parents et administrateurs enthousiastes, la lutte féminine connaît un élan de popularité, depuis les lycées du Kentucky jusqu'aux universités de Pennsylvanie. Jadis contraintes à combattre au sein d'équipes majoritairement masculines, les lutteuses peuvent désormais pratiquer la prise de bras et la sortie de pont entre elles lors de tournois officiels. Et voir leur nom figurer dans les livres des records de l’État et sur des plaques ornant les murs de leurs lycées, rapporte AP News.

« Il n'y a jamais eu de tournois comme celui-ci »

Dans les universités américaines, la lutte féminine est en passe de devenir un sport de championnat, a indiqué la NCAA, et en Pennsylvanie, le nombre de lutteuses dans les lycées a presque doublé cette année. Après n'avoir eu des années durant d'autres choix que de lutter contre des garçons, des centaines de lycéennes ont participé au premier tournoi de lutte féminine de l'État. Pour celles qui désiraient participer à des compétitions nationales ou poursuivre la lutte à l'université, c'était l'occasion de se faire repérer. « Il n'y a jamais eu de tournois comme celui-ci, a déclaré Savannah Witt, championne d'État de lutte du lycée Palisades de Pennsylvanie et lutteuse depuis 10 ans, à AP News. C’est génial à voir. J’ai l’habitude de rencontrer les mêmes trois visages. Maintenant, je viens ici, je me dis : "Je ne connais pas la moitié de ces filles." »

Au cours de la dernière décennie, le nombre de filles luttant dans les lycées américains a quintuplé, atteignant l'année dernière selon la National Federation of State High School Associations les 50 000 pratiquantes. En 1990, à peine plus d'une centaine de jeunes filles figuraient sur les listes du pays. Un nombre d'adeptes qui ne représente qu'un cinquième des sportifs masculins, et n'en fait pour les filles que le 14ème sport le plus populaire après l'athlétisme, volley-ball, football, basket-ball, le tennis et le cross cross-country.

Un arc plus large dans le sport féminin

« La lutte est en quelque sorte un sport de niche : il a des règles obscures et manque de l'aura médiatique qui peut contribuer à attiser l’intérêt. Pour la plupart des gens, cela vient d'une tradition familiale, d'un frère ou d'un coach prosélyte. Et les lutteurs et les entraîneurs la décrivent comme un sport intimidant en raison de son côté très physique, qui enseigne aussi la force intérieure et la discipline comme aucun autre », souligne AP News. Pour certains, l’essor de la lutte féminine fait partie d’une transformation plus large du sport féminin : l’équipe nationale féminine de football des États-Unis a récemment attiré l’attention du pays, et le tournoi de basket-ball féminin du Big Ten a affiché complet après que Caitlin Clark a battu le record de buts féminins de la NCAA (National Collegiate Athletic Association).

Comme l'observe Jackie Paquette, élue première femme dirigeante de la National Wrestling Coaches Association il y a deux ans, les femmes ont d'abord eu l'occasion de participer de manière organisée à des sports considérés « féminins » et « gracieux » : le tennis, le golf et la natation. En 2016, la championne nationale de lutte Sally Roberts a fondé l’organisation de défense Wrestle Like a Girl, ce qui lui a permis d'échanger avec USA Wrestling, la National Wrestling Coaches Association et le National Wrestling Hall of Fame, des organisations à prédominance masculine engagées dans la lutte féminine. La même année, la lutteuse américaine Helen Maroulis a remporté la médaille d'or aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, la première pour une Américaine en lutte féminine. Sally Roberts se remémore : « D'autres filles ont réalisé : "Je veux être elle." »

Laure Coromines

Laure Coromines

Je parle des choses que les gens font sur Internet et dans la vraie vie. Fan de mumblecore movies, de jolies montagnes et de lolcats.

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