
En 2025, la sexualité se redéfinit : plus consciente, plus engagée, parfois militante. Et si c’était ça, la vraie révolution ?
On dit que notre génération couche moins. Mais ne concluez pas qu'il ne se passe rien sous nos couettes. En 2025, la chambre à coucher se transforme en laboratoire d’exploration, où se mêlent conscience de soi, revendications politiques et remise en question des normes établies. Décryptage avec Womanizer des tendances qui façonnent notre intimité.
Quand le sexe devient politique
Sexe et politique ont toujours fait bon ménage, pour le meilleur comme pour le pire. En 2025, la question ne se limite plus aux débats sur l’éducation sexuelle ou l’accès à la contraception. L’intimité devient un espace de revendication, notamment chez les femmes. Entre le mouvement B4 (Body, Be Free, Be Feminist), qui milite pour une autonomie sexuelle totale, et la trend #boysober, qui illustre le choix de certaines femmes d’arrêter toute relation amoureuse ou sexuelle avec des hommes pour se reconnecter à elles-mêmes, le champ de bataille s’étend jusque sous la couette.
Des mouvements « émancipateurs » qui contrastent avec la montée d’idéologies conservatrices telles que le mouvement des « tradwives » , qui prônent le retour aux stricts rôles genrés et le mariage hétérosexuel comme idéal. Signe que le sexe est plus que jamais un marqueur social et politique où s'affrontent progressisme et traditionalisme, selon Verena Singmann, responsable des relations publiques chez Lovehoney Group : « La politisation du sexe ne remet pas seulement en cause les libertés individuelles, elle remet en cause la manière dont nous, en tant que société, envisageons l’autonomie, l’égalité et les droits individuels. »
À la recherche du plaisir holistique
En 2025, exit la vision du plaisir centrée uniquement sur les organes génitaux : chaque centimètre carré du corps devient un terrain d’expérimentation. Fini le pilotage automatique, place à la pleine conscience sexuelle et au « pleasure mapping », une cartographie intime des zones érogènes permettant à chacun de repenser son rapport au plaisir. En outre, selon Céline Vendé, sexologue et sexothérapeute, le bien-être sexuel continue d’évoluer vers une expérience plus holistique, qui s’étend au-delà de l'intimité physique. « En intégrant le bien-être mental, émotionnel et physique, nous redéfinissons la sexualité comme un pilier essentiel de notre équilibre global. [...] Cette approche reflète une évolution significative dans notre perception de la sexualité, qui ne se limite plus seulement à l'acte physique, mais englobe une série d'interactions qui affectent positivement et profondément notre bien-être général. C’est une sexologie humaniste ! »
Adieu monogamie, place à la fluidité relationnelle
La relation traditionnelle à deux, exclusive et stable, prend un sérieux coup dans l’aile. Place à la « non-monogamie éthique », qui englobe polyamour, relations ouvertes et autres arrangements flexibles. Un changement qui traduit une nouvelle structuration des relations, basée sur la transparence, la communication et le respect des besoins de chacun. On s’éloigne ainsi d’une vision rigide des relations pour entrer dans une ère où les connexions sont mouvantes, adaptables et, surtout, choisies. Parallèlement, la notion de genre continue d’évoluer, balayant les étiquettes conventionnelles. La binarité recule, la notion de « queer joy » gagne du terrain et la fluidité devient la norme. « La montée des relations non-monogames éthiques et des fluidités identitaires témoigne d’une volonté croissante de liberté émotionnelle et sexuelle, c'est une invitation à déconstruire les catégories normées et à se réapproprier des espaces de liberté », indique Céline Vendé.
Vers une sexualité plus sobre
C’est l’une des surprises de 2025 : la montée du sexe sobre. Délaissant l'alcool et les drogues, qualifiés de « lubrifiant social » par le Dr Justin Lehmiller, psychologue social, une nouvelle génération choisit de redécouvrir le plaisir en pleine conscience. La tendance est à la clarté, à l’intentionnalité et au respect des limites. Certaines pratiques comme le tantra ou la méditation orgasmique gagnent en popularité, réintroduisant une connexion profonde avec le corps et l’esprit. L’objectif ? Revaloriser l’acte sexuel en le rendant plus authentique, loin des automatismes hérités de la culture mainstream.
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