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Métavers : la GenZ navigue entre risques et opportunités

Avec heaven

L’ONG Respect Zone et l’agence Heaven ont interrogé 589 jeunes pour mieux cerner leur rapport aux univers virtuels. Des métavers qui constituent des opportunités mais qui comportent également leur lot de risques.

Avec l’emballement médiatique et technologique autour de l’intelligence artificielle (IA), on aurait presque tendance à oublier ce qui a secoué le monde numérique il y a un peu plus d’un an : les fameux métavers. Pourtant, un rapport daté de juin 2022 en faisait le constat : le marché des métavers pourrait générer plus de 5 000 milliards de dollars d’ici 2030. Les opportunités, pour les marques notamment, restent immenses.

Il n’en reste pas moins que l’avenir et les contours de ces mondes virtuels restent flous et peuvent susciter quelques craintes. À juste titre, la GenZ s’interroge donc à ce sujet, alors même qu’ils sont 57% à être prêts à y évoluer selon une étude ACSEL de mars 2022. C’est pour mieux comprendre leurs attentes que l’ONG Respect Zone avec la contribution de l’agence Heaven a mené une enquête auprès de 589 jeunes âgés entre 16 et 25 ans afin de recueillir leurs impressions sur l’utilisation de ces métavers.

La GenZ n’a pas très envie de se rendre dans un métavers…

Avant de s’y projeter, la question est de savoir ce que sont les métavers pour la Genz. Si 48% répondent connaître le concept de métaverse, les garçons sont en revanche 64% à se déclarer connaisseurs contre 48% pour les filles. Connaître le terme est une chose, mais savoir ce qu’il recouvre en est une autre. Pour certains, c’est « un lieu 100% virtuel, apparenté à des réseaux sociaux où on est présent dans son entièreté » tandis que pour d'autres, il s’agit « d’un monde digital qui offre beaucoup plus de possibilités que le monde réel. » Un monde plein d’opportunités donc, où les utilisateurs pourront expérimenter ce qui ne leur est pas forcément accessible dans le monde réel, un peu à la manière du livre Ready Player One d’Ernest Cline adapté au cinéma par Steven Spielberg.

La GenZ a-t-elle pour autant envie de se rendre dans ces métavers ? À en croire l’enquête de Respect Zone et de l’agence Heaven, la réponse tendrait plutôt vers le non, puisqu’ils sont 58% à déclarer ne pas être intéressés par l’expérience. Bien que l’approche ne diffère pas entre les jeunes garçons et les jeunes femmes, une étude d’Ipsos publiée en septembre 2022 affirme que seulement 28% des femmes aux États-Unis seraient intéressées par ce monde virtuel. La raison ? 70% d’entre elles ont le sentiment que leur sécurité dans ces espaces virtuels ne serait pas garantie.

Un terrain de jeu créatif mais des risques de cyber-violences

En effet, pour les personnes interrogées, les risques que présentent les métavers sont aussi nombreux que leurs potentiels bénéfices. Parmi ces derniers, la créativité est le plus cité, « c’est un monde qui n’attend que la création », rappelle l’un des jeunes interrogé. Il n'y a pas que  la GenZ qui y voit un grand terrain de jeu créatif : les marques investissent déjà ces mondes virtuels pour expérimenter de nouvelles manières de créer de l’expérience, comme Samsung et son magasin virtuel ou même la vodka Absolut et sa réplique du festival Coachella.

Mais les jeunes interrogés sont lucides et ont bien conscience des potentielles dérives des métavers. « On va trouver les mêmes risques que sur les réseaux sociaux, du harcèlement, certaines arnaques », indique l’un d’entre eux. Le grooming ou pédopiégage ( le fait qu’un adulte contacte un mineur à des fins sexuels) fait partie des principaux risques identifiés par les 589 jeunes de l’enquête. Juste après viennent les discours de haine (69,9%) et le cyberharcèlement (68,8%).

Se pose alors la question du statut juridique de l’avatar qui nous représentera dans les métavers : doit-il être soumis aux mêmes règles que les personnes physiques ? Pour 47% des répondants, une personne qui fait du mal à une autre à travers son avatar doit être punie de façon équivalente au monde réel, un moyen de régulation indispensable pour encadrer les comportements néfastes.

35 propositions pour un métaverse responsable et respectueux

Pour répondre aux craintes mais aussi aux bénéfices de toutes et tous, l’ONG Respect Zone a interrogé 44 experts de secteurs différents, universitaires, avocats, représentants d’entreprises, afin de mettre au point 35 propositions pour des métavers responsables. Répartis en dix chapitres, ces propositions sont centrées sur les usages, et un quart concerne la protection des mineures. La première proposition incite « à passer une formation obligatoire pour naviguer dans le métaverse », quand la proposition n°29 propose « la création d’une commission d’éthique supranationale pour les métaverses. » Sans oublier la signature de la charte du #Metarespect par les parties prenantes, que vous pouvez retrouver juste ici.

Dans ces conditions, à quoi pourrait ressembler un métavers idéal ? Les jeunes interrogés pour l’enquête ont leur petite idée : « Un espace bienveillant où chacun se sent accueilli. On peut être libre de porter, de penser ce que l’on veut… tant que ça n’empiète pas sur les autres. »

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