Chicken Run

Dialogue avec ta poule ! C'est bientôt possible avec l'IA

Comprendre les 50 nuances du craquètement des poules. Vous en rêviez ? L'IA l'a fait !

Si tous les êtres vivants possèdent leurs propres systèmes de langage, ceux de la volaille révèlent bien des choses au sujet de leur bien-être, rapporte Scientific American au sujet des exploitations agricoles Wilcox Farm dans l’État de Washington et en Oregon. Supervisant la production et les soins de quelques milliers d’oiseaux, Kevin Mitchell affirme lui-même pouvoir reconnaître les nuances de leurs « discours ».

Lorsqu’elles détectent un éventuel prédateur aérien, les poules produisent par exemple un son bref et aigu, lorsqu’une menace terrestre se présente, elles procèdent en revanche à ces gloussements répétitifs typiques que nous associons la majeure partie du temps à leur espèce. Deux sons différents, pour deux cas de figure distincts pas si éloignés !

Afin d’aider certains agriculteurs à mieux utiliser ce type d’information et à détecter plus de nuances dans le langage de leurs volailles, des ingénieurs et des experts basés à l’Université de Géorgie ont travaillé sur une série d’études entre 2014 et 2016.

Ces derniers ont établi différentes typologies de poulets exposés à des situations modérément stressantes telles que des températures élevées, une augmentation de la concentration d’ammoniac dans l’air ou encore la diffusion d’infections virales bégnines. Après avoir enregistrés les oiseaux sous ces conditions différentes, les chercheurs ont alimenté un programme de machine learning pour l’entrainer à différencier les sons d’animaux en détresse de ceux en bonne santé.   

Researchers Studying Chickens To Understand What They’re Trying To Say
Le logiciel a déjà pu détecter certaines caractéristiques comme des râles particuliers lorsque les poulets subissent les effets d’un stress thermique ou de légers gargouillements produits lorsque le mucus d’une infection obstrue leurs voies respiratoires. 

D'autres chercheurs travaillent sur d'autres races animales mais nourrissent la même ambition : apprendre à décoder la structure de leur communication orale. Il y quelques mois, des scientifiques suédois travaillant pour la startup Gavagai avaient également eu recours à des algorithmes pour décrypter les modes de communication des dauphins. Face à de nombreux sceptiques, ils étaient allés jusqu’à affirmer vouloir totalement décoder leur langage d’ici à 2021 à l’aide de l’intelligence artificielle.

S’il faut évidemment s’entendre sur la définition du mot langage, (nous n’aurons probablement pas d’échanges philosophiques avec des mammifères aquatiques ou des volailles), ce genre d’avancée pourrait en revanche être profitable à différents secteurs comme l’élevage et l’agriculture.

 

Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
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