Fluffing a duck : la chanson qui vole la vedette à Taylor Swift sur TikTok

Fluffing a Duck : la chanson qui vole la vedette à Taylor Swift sur TikTok

Les mille et une vies de Fluffing a Duck, le dernier succès de Kevin MacLeod, le compositeur le plus connu d’Internet.

Adieu Taylor Swift, Ariana Grande ou Bad Bunny. Depuis la suppression du catalogue Universal Music de TikTok, les stars de la pop se sont fait remplacer… par Kevin MacLeod. Son nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant, sa chanson Fluffing a Duck cartonne sur la plateforme. Près de 900 000 vidéos ont été publiées. Soit une augmentation de 200 % en une semaine.

Mais comment ce morceau, plus proche d’un extrait de jeu vidéo que du dernier tube de Beyonce, est devenu si populaire ? Tout commence avec une vidéo postée par Niana Guerrero, danseuse aux 42 millions d’abonnés. Dans ce TikTok, on voit la Philippine réaliser une mini-chorégraphie en signe de protestation contre la décision d’Universal. En quelques jours, le contenu devient viral. La vidéo passe les 100 millions de vues et les 13 000 likes. Et la danse, reprise en masse, devient une des dernières tendances TikTok. Dans la foulée, de nombreux créateurs de contenu remplacent les musiques de leurs anciennes vidéos par cet extrait libre de droit. Tutos maquillage, édits de films ou encore recettes de cuisine... quel que soit le contenu, tous les utilisateurs sont unanimes. Mieux vaut le jingle de Fluffing a Duck que du contenu sans son.

Big buzz aux Golden Globes

Ce regain de popularité sur l’application chinoise intervient quelques semaines seulement après le buzz de la chanson obtenu lors de la cérémonie des Golden Globes. Kristen Wiig et Will Ferrell, venus remettre le prix du meilleur acteur dans une comédie, ont surpris la foule avec une danse plus ou moins improvisée. Les deux anciens membres de l’émission Saturday Night Fever ont ainsi enchaîné blagues et mouvements loufoques au rythme des notes du morceau, qui ne cessait d’interrompre le discours du duo.

« Comme vous pouvez le voir, cette chanson nous fait quelque chose. Et cela depuis des années », s’est justifié l’acteur de Very Bad Cops. « Les producteurs du programme le savent. Ils ont utilisé notre musique préférée pour nous ridiculiser », a ajouté Kristen Wiig.

Sur YouTube, l’extrait des Golden Globes cumule près de 20 millions de vues. Un succès qui n’a pas échappé au compositeur du titre. « Quel talent ! C’était vraiment bien. Ils ont écrit le sketch pour la jeune génération, les 16-26 ans. Et je pense qu’ils ont atteint leur cible », s’est exclamé Kevin MacLeod, interrogé par Vulture.

Léopard aux cheveux verts et militant radical

Mais avant d’être à l’origine d’un des seuls bons moments de la cérémonie, Fluffing a Duck est avant tout le jingle d’un dessin animé. Intitulé Zakumi, le cartoon met en scène un léopard aux cheveux verts, membre de l’équipe de foot d’Afrique du Sud et mascotte de la Coupe du monde 2010. Quelques années plus tard, la chanson a également été utilisée dans le jeu mobile Racing Penguin et la série YouTube Mario & Friends sur la chaîne CrazyMarioBros.

Bref, Fluffing a Duck est partout sur Internet. Rien d’étonnant puisque les compositions de Kevin MacLeod sont régulièrement utilisées, détournées et recyclées sur le Web. De YouTube, en passant par l’industrie du X à Été 85 de François Ozon. Au total, l’Américain de 51 ans a réalisé plus de 2 000 contenus audio, tous libres de droits. Ses musiques sont ainsi créditées dans plus de 4 000 films, une centaine de jeux vidéo et un nombre incalculable de vidéos YouTube. L’exemple le plus marquant est sans aucun doute Monkeys Spinning Monkeys. Le tube a été utilisé plus de 32 millions de fois sur TikTok. C’est la deuxième chanson la plus populaire sur la plateforme chinoise.

Malgré cet indéniable succès, hors de question pour Kevin MacLeod de réclamer ses droits d’auteur. Alors que la monétisation de ses compositions pourrait lui rapporter entre 40 et 50 millions de dollars par jour, selon ses propres estimations, celui qui se décrit comme un « militant radical » prône l’abolition des droits d’auteur. Selon lui, l’art devrait appartenir à tout le monde. La seule condition pour utiliser les œuvres d’un des compositeurs les plus écoutés au monde ? Le créditer.

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